Viens mon lapin~ Partie 2 [Privé]

Cours de potions: Viens mon lapin~ Partie 1 [Privé]

Un petit tas de poil tremblotant et mouillé imbibe de potion mauve et odorante ma chemise. Marie-Ève est blottie adorablement dans mes bras, frigorifiée mais charmante. Je la trimballe sous ma cape à travers les couloirs paquetés de gens vaquant frivolement à leurs activités insignifiantes, excitée comme une gosse à la veille de Noël.

- Allez, ma lapine, on arrive !

Je parcours hâtivement l’école, enjouée par ma nouvelle découverte, et aboutis enfin aux dortoirs des serdaigles.

- Guérison de la non-renormalisabilité de la gravitation par la supersymétrie ! Et longue vie à la théorie des cordes !!

Je voue un culte inébranlable à celui qui définit nos mots de passe. Sans hésitation, je franchis le seuil de la salle commune vide à cette heure et me précipite en haut avec l’animal dans les bras. Je jette avec douceur le lapin sur le lit, verrouille la porte du dortoir d’un vif coup de baguette et me tourne dans un tourbillon de lulus vers la gentille petite bête qui est acculée contre un oreiller.

- Qu’est-ce qu’on va bien pouvoir faire avec toi, hm…?

J’appuie un coude contre le rebord du lit, fixant avec considération Marie-Ève qui semblait vouloir creuser un trou dans le matelas et y disparaître. Une de mes mains se fraie un chemin entre ses longues oreilles mauves, parcourt son échine sensible avant de revenir sur son museau mouillé. Elle a un court frisson et je me sens fondre devant une vision si adorable. Préférant tout de même sa forme humaine, je lui tapote quelques fois le dos à l’aide de ma baguette magique dans une futile tentative de la ramener à la normale. Je retourne son minuscule corps dans tous les sens, curieuse, avant de laisser tomber le problème de son retour à la forme humaine.

- Trop compliqué, t’es mignonne comme ça, dodo.

Je me laisse tomber sur le lit moelleux, saisis la boule de poil craquante et la pose sur ma tête en baillant.

- Yawn… C’est pas manquer histoire de la magie et autres stupidités du genre qui va nous tuer, non ? fais-je en réponse à un frémissement de moustache réprimandant.

Je suis prise d’un jovial rire qui ballotte la petite lapine sur ma tête blonde et, sans plus me soucier du monde extérieur, me laisse sombrer dans un léger et agréable sommeil rempli de manchots joueurs et de lapins sautillants.

J’observe les alentours avec mes tous nouveaux yeux de lapin bien installer dans les bras de Mauve. Ce qui me terrifie le plus c’est que tout est géant et je suis dans l’incapacité de me défendre. Même lorsque je suis humaine, j’ai de la misère à me protéger alors dans cet état c’est encore pire. L’autre inconvénient c’est qu’il m’est impossible de prononcer un seul mot. À part de ça, cette nouvelle vision des couloirs de l’école sont assez sympa. Je constate que ce que j’ai lu ressemble beaucoup à ce que je vis présentement. Je suis contente de pouvoir être dans la peau d’un lapin. Je me sens encore un peu plus proche d’eux en faisant cette expérience. J’entends quelque fois Mauve parlé durant le chemin jusqu’à ce qu’on arrive enfin dans notre dortoir. Une fois dans la pièce, Mauve me lance sur son matelas moelleux. Je m’installe sur son oreiller et comme un chien je me mets à gratter le tissu. J’ai fait ce geste subitement sans réfléchir. Je m’arrête peu de temps après et je me couche.

- Qu’est-ce qu’on va bien pouvoir faire avec toi, hm…?

C’est une bonne question, d’ici le temps que tu trouves une solution moi je vais me contenter de faire un petit somme. Je me laisse flatter par ma camarade. C’est fou que j’aime me faire dorloter. C’est si agréable même si ça me fait frissonner un peu.

- Trop compliqué, t’es mignonne comme ça, dodo.

Elle me prend et me dépose sur sa tête. Ça me peine un peu de manquer les cours cependant, je ne peux pas faire autrement. Tant qu’à elle, il semble qu’elle ne veut pas y aller.

- Yawn… C’est pas manquer histoire de la magie et autres stupidités du genre qui va nous tuer, non ?

On dirait qu’elle a lu dans mes pensées ou suis-je peut-être trop expressive? Peut-importe, elle a raison. Je ferme les yeux et j’écoute la respiration de mon amie. J’étais sur le point de m’endormir quand tout à coup, je me sens mal. Qu’est-ce qui m’arrive? Je descend de la tête de Mauve pour atterrir sur la poitrine de celle-ci. Je vois le bout de ma patte s’allonger pour finalement devenir une main. Le reste de mon corps redevient humain peu à peu. Je suis de nouveau une petite rouquine de cinq pieds quatre!Alors, cet effet ne dure pas si longtemps que cela enfin de compte.

Le seul hic c’est que je suis totalement nue et sur Mauve. Ah mon dieu! Je me dépêche de quitter le lit. Manque de bol, je ne peux pas. Pourquoi? Tout simplement parce qu’elle m’en empêche. Mes joues rougissent tellement que cette posture me gêne. Que faire? La réveiller? Attendre bêtement qu’elle me relâche? Essayer par la force de me dépêtrer de cette situation? La troisième option semble la meilleure mais loin d’être facile à exécuter. J’essaie tant bien que mal de quitter son étreinte de diverses manières. Impossible ça ne fait qu’empirer. Elle me tient encore plus fortement dans ses bras. Ah lala…que va-t-elle penser à son réveil? Vraiment il faut que je me tasse de là.

Oh je sais, je n’ai qu’à faire comme si je dormais! Je ne suis pas certaine que je vais être assez convaincante. Vu que mes joues sont toutes rouges par ma gêne. Finalement, c’est peut-être pas une bonne idée. Je soupire intérieurement. C’est toujours avec elle que je me ramasse dans des situations embarrassantes.

Mon corps est tout raide et je tente de me calmer un peu. Bon je crois que c’est mieux de la réveiller. Je murmure son nom plusieurs fois tout en craignant le pire.

- Hum…Mauve…je t’en prie…réveille-toi…

Mon doux manchot, en équilibre précaire sur une chaise de bois, nimbé d’une tremblotante nuée d’ondes électromagnétiques à faible fréquence provenant de la minuscule lampe de bureau, résout les équations du principe d’incertitude de feu Werner Heisenberg avec une facilité déconcertante. Il fait une pause, trempe son long bec dans l’encrier et poursuit son noircissage de la feuille à l’aide de théorèmes divers.

De derrière, je l’entoure amoureusement et essuie gentiment son bec souillé. J’enfouis mon visage câlin dans son cou plumé et le fais rouler au sol. Nous nous enlaçons tendrement, ses ailerons me pressent contre sa soyeuse poitrine. Je ferme les yeux dans sa chaleur diffuse, remarquant à peine que je serre maintenant contre moi une peau lisse et douce, mais surtout sans plume. D’une petite voix, Heisenberg m’adresse la parole :

- Hum…Mauve…je t’en prie…réveille-toi…

Je marmonne quelques mots et le serre encore plus fort contre ma poitrine.

- Tu veux finir la résolution de cette fonction d’onde, c’est ça…? La science attendra bien...

Je caresse doucement son dos étrangement osseux pour un manchot supposément obèse et m’étonne de découvrir une cascade de cheveux froids au toucher. Il semble d’ailleurs plutôt léger sur moi en comparaison aux autres fois.

- Heisenberg… t’es au régime…? Je t’avais dis que t’avais pas besoin de jeûner comme tes copains en Antarctique… Bon sang, c’est pas drôle être un manchot…

Je soupire et ouvre un œil embué. La petite pièce faiblement éclairée où monsieur manchot résolvait des équations de physique quantique a laissé place au dortoir inondé de lumière des Serdaigles.

- Oh, c’est toi ma lapine ! Je t’ai prise pour Heisenberg.

Elle est complètement allongée sur moi. Nue. J’ai peine à détacher mon regard de sa silhouette pâle et mince, aux courbes élaborées mais timides.

- Hm… je…

Elle rougit quelque peu et baise les yeux. Je fais de même et réalise que mes bras sont fermement enroulés autour de sa taille fine. Je la laisse aller à grands regrets et entreprends de contempler le plafond pendant qu’elle court s’habiller.

J’imagine que quelques heures ont passé depuis ce fâcheux cours avec Rogue. Les effets de la potion ont apparemment tous disparus. Je tourne lentement la tête pour apercevoir une étrange tache bleutée qui disparaît aussitôt sous la petite culotte de Marie-Ève. Dos à moi, elle s’empresse d’enfiler des habits convenables. Intriguée, je m’approche silencieusement. Je tends une main vers sa jupe tout juste attachée à sa taille et la tire rapidementvers le bas. Elle sursaute violement alors que je découvre le bas de son dos et le commencement de ses fesses avec un intérêt considérable.

- Q-Qu’est-ce que tu fais !?
- Marie-Ève ! C’est fantastique !
- Q-Quoi… ?

Juste sous mes yeux, frétillante et touffue, s’agite une minuscule et ronde queue de lapin bleue.

Je croyais pas qu’en prononçant son nom elle me serrait plus fort encore contre sa poitrine. Même si elle est plus petite que moi, c’est tout de même confortable. Qu’est-ce que je dis là moi.

- Tu veux finir la résolution de cette fonction d’onde, c’est ça…? La science attendra bien...

De quoi rêve-t-elle encore? Décidément ses songes sont trop brillants pour moi. Bon maintenant elle me…caresse le dos! C’est tout de même agréable mais ce serait mieux si j’avais des vêtements sur le corps! Ah lala…

- Heisenberg… t’es au régime…? Je t’avais dis que t’avais pas besoin de jeûner comme tes copains en Antarctique… Bon sang, c’est pas drôle être un manchot…

Non c’est pas vrai. Encore! Son manchot est toujours dans ses rêves c’est fou! Et pourquoi est-ce qu’elle me confond tout le temps avec lui. Décidément, rien ne changera avec elle. Toujours la même histoire lorsque je suis prêt d’elle en dormant. Pas que c’est une habitude mais, faut croire qu’être sa voisine de lit est propice à se faire sauter dessus et à être confondu avec un animal.

- Oh, c’est toi ma lapine ! Je t’ai prise pour Heisenberg.

Ouf! Enfin, elle s’est rendue compte que c’est moi. Je suis sauvée! Hum…pas encore tout à fait. Y’a encore le fait que je suis NUE. Être sur elle, c’est pas si pire que cela mais NUE! OUI!
Mon dieu!

- Hm…je…

J’ai aucune idée quoi lui dire puisqu’il est passablement évident de savoir ce qui s’est passé et qu’elle ne demande aucune explications. Je suis terriblement gênée de constater qu’elle m’observe. Je ne peux pas m’empêcher de rougir et de baisser mon regard.

Libre! Je suis libre d’aller m’habiller! Quel soulagement de quitter son étreinte pour m’habiller. C’est la première fois que j’ai si hâte d’enfiler mes vêtements. Je mets mes petites culottes et constate que j’ai engraisser. C’est peut-être un effet de la potion? Je ne me pose pas plus de question et me presse de mettre ma jupe.

Je sens une main à la hauteur de mes fesses. Je sursaute à ce contact. Mon dieu! Qu’est-ce qu’il y a? Qu’est-ce qu’elle a à regarder mon postérieur? Elle a remarqué qu’il a grossi?

- Q-Qu’est-ce que tu fais !? balbutiai-je inquiète.

- Marie-Ève ! C’est fantastique !

Qu’est-ce qui peut-être fantastique sur le fait que j’aie des plus grosses fesses. Non, sérieusement. Ça peut pas être ça. Non, vraiment pas mais c’est quoi alors?

- Q-Quoi… ?

Les minutes avant d’entendre la réponse semble durer une éternité.

- Il te reste une jolie petite queue de lapin!

Une queue de lapin. Ah! Donc ça explique tout! Je remonte ma jupe et j’enfile ma robe de sorcière.

- Tu l’as assez admirée maintenant.

Quelques protestations sortirent de la bouche de Mauve vis-à-vis ma décision de cacher ma queue de lapin. Je suis quand même pas pour trouer tous mon linge pour montrer mon adorable touffe bleutée. Je le ferais si je la garderais toute ma vie. Hum peut-être pas finalement, car franchement j’aimerais pas que le monde me dévisage à cause de cela. Il va falloir que je m’en débarrasse un jour. C’est bien beau sur un lapin mais c’est plutôt gênant sur moi.

Je regarde l’horloge et constate qu’il reste une heure avant la retenue. Que faire pendant tout ce temps? Pourquoi pas en profiter pour en savoir plus sur Mauve. J’avoue que je n’ai pas pris beaucoup de temps pour me renseigner. Et je crois que c’est le moment pour le faire. Je crois que je vais débuter par moi.

- Mes parents seront pas content de savoir que j’ai eu une retenue. S’ils savaient la cause, ils m’éloigneraient probablement de toi. Je ne vois pas comment mais bon. Quand il s’agît de ma sécurité, ils trouvent toujours de quoi. Ils sont vraiment poules. Je les adores tout de même. Mon père conduit des autobus et ma mère, elle, s’occupe de cuisiner toutes sortes de plats. Et toi? Comment sont tes parents et que font-ils?

- Ooh, moi mon père il est extrêmement intelligent ! Il fait tout plein de recherches sur des nouveaux sortilèges en magie noire ! Et je l’assiste… quand il veut bien de moi dans son labo. N’empêche, c’est hm… légèrement à cause de lui que maman et grande sœur sont mortes, mais il a complètement changé ma vie alors on peut considérer ça comme un modeste prix, tu ne crois pas ?

J’avoue que j’ai perdu un peu le fil de ce qu’elle a dit. Seul les mots, grande sœur et maman sont mortes m’ont frappé de plein fouet. Elle a perdu sa mère et sa sœur. Je peux bien voir pourquoi elle manque un peu d’affection. C’est pour ça qu’elle nous colle beaucoup. La pauvre, moi j’ai aucune idée de se que je ferais sans une sœur, un frère et deux parents. Mon dieu ça doit être terrible. Toutefois, elle ne semble pas trop affecter par cela. Elle doit tout simplement bien cacher sa peine. Elle a l’air tout de même bien dans cette situation. Alors, mieux vaut que je n’y pense pas trop. J’enlève mon visage triste et je souris faiblement.

- Hum…un modeste prix. Oui peut-être.

Franchement, qu’est-ce que je peux dire maintenant ? Continuer à parler de ma famille. Peut-être mieux éviter. Alors, oh oui je sais ! De mon pays !

- J’habite en Écosse. Je peux te dire que c’est très jolie et que si tu n’y es pas encore été, tu devrais aller faire un tour là-bas. Toi d’où viens-tu ?

- Je viens de la Suède. C’est un pays enneigé près des principaux centres scientifiques de l'Europe.

Oh je savais pas toutes ses informations! Oh! Je comprends un peu pourquoi elle avait mis de la neige dans le compartiment dans le train. Il doit bien avoir des manchots là-bas? Pour en être sûre, je vais lui demander.

- Y’a des manchots en Suève?

- Voyons ! Il n'y a pas de manchots dans l'hémisphère Nord ! Je fais l'élevage de manchots au manoir par contre, mais leur habitat naturel se trouve en Antarctique !

-Ah d’accord. Je me demandais simplement d’où venait ton manchot. Maintenant je comprends tout!

J’ai plus d’idées de quoi parler et la moitié du temps s’est écoulée. Réfléchis, réfléchis. Ah je sais!
Est-ce qu'il y a quelques choses que tu as envie de savoir sur moi et que je n’ai pas dit?

C'est toi que j'entends se toucher la nuit?

Je la regarde éberluée ne m’attendant pas une réponse comme cela. Elle éclate de rire en voyant mon expression et je ris à mon tour. Le reste de nos conversations sont diversifiées parfois sur des sujets sérieux tantôt sur des sujets personnelles et finalement sur des sujets tout à fait loufoques. C’est fou que je peux parler de n’importe quoi avec elle. On entend des bruits de pas. Les autres filles de notre dortoir reviennent de leurs cours. Elles ne peuvent pas entrer car Mauve l’a barré à notre arrivée. Je regarde l’heure. Notre retenue est dans à peine quelques minutes.

- Il faut se dépêcher. Si on arrive en retard à notre retenue. J’imagine pas la tête de Rogue. Il me déteste assez comme cela. Mieux vaut pas empirer mon cas, et le tient aussi d’ailleurs. dis-je en enlevant le verrou d’un coup de baguette magique.

Une demoiselle bouscule Mauve sans gêne tandis qu’une autre se parade comme pour démontrer qu’elle est celle qui a les meilleurs atouts. Ma chère camarade m’empoigne par le bras et quitte au plus vite. Probablement pour ne pas déferler sa colère sur ses prétentieuses. Elle l’aurait fait volontiers si on n’allait pas être en retard ou peut-être pour moi. Vu que je crois que je suis celle qui redoute le plus la colère de Rogue. Elle m’entraîne vers les cachots en empruntant des passages secrets. C’est fou ce qu’elle connaît ce château par cœur. Bon peut-être pas au grand complet mais quand même, déjà plus que moi et bien d’autres élèves.

Bureau du professeur Snape: Viens mon lapin~ Partie 3 [Privé]