Pour bien commencer la journée, des manchots volants! [PV]02

Pour bien commencer la journée, des manchots volants! Partie 1 [Privé]

Je trottine joyeusement à la suite de McNally jusqu’au terrain de Quidditch. Nous sommes les deux derniers à arriver sur place, mais personne ne remarque notre apparition, les membres de l’équipe étant regroupés en un même point, entourant deux silhouettes vociférantes tendues l’une vers l’autre.

- Mais tu m’avais promis ! Je ne peux accepter cela une année de plus ! s’égosille une voix aigue plus ou moins familière.
- Écoute Cho, je n’y peux absolument rien.
- Non ! Je croyais que toi et moi c’était plus…
- Je ne peux décider des positions dans l’équipe selon mes relations personnelles !
- Parce que tes relations avec elle n’ont pas influencé ta décision !? crache Cho avec emportement.
- Pas du tout ! C’est une question de talent !
- De talent au lit, oui !

Je me faufile jusqu’au centre de la dispute. Cho est rouge de colère, écumante et échevelée, s’appliquant à traiter son adversaire de tous les synonymes du mot play-boy qu’elle peut dénicher. La surplombant de quelques pouces, Roger Davies, capitaine de l’équipe et poursuiveur, tient tête à ses braillements outragés.

- Bonjour Roger, je susure du ton le plus charmeur possible en ces circonstances.

Aussitôt, il fait volte-face et se liquéfie à mes pieds sous le regard fortement indigné de Cho. Je le serre dans mes bras pendant un peu plus longtemps que nécessaire et affiche un rictus victorieux à l’intention de la petite asiatique frustrée.

- Comment va mon attrapeuse préférée ? me demande-t-il en bavant à outrance sur mon épaule.

Un couinement choqué s’échappe de la petite gorge serrée de l’ex attrapeuse. Certains membres de l’équipe ont un sourire moqueur à son intention. Elle trépigne sur place, déchirée entre l’option alléchante de nous dépecer sur place ou celle plus humiliante de fondre en larme comme une madeleine.

- Je me porte parfaitement bien, ça faisait longtemps…

Il saisit l’allusion en rougissant de plus belle et son regard se fait vague et rêveur.

- Je vois que tu as gardé contact avec notre chère poursuiveuse.

Je ricane sous barbe devant l’expression de plus en plus crispée de la minuscule chinoise bouillonnante de rage. Bon d’accord, elle a raison d’être en rogne puisque c’est moi qui lui ai piqué son poste deux ans plus tôt et qui ai forcé ce pauvre Davies à la reléguer au rang de poursuiveuse, mais n’empêche qu’elle devrait s’être calmée depuis…

Derrière nous, un Kyle irrité – pour changer, tiens… - toussote et s’impatiente. Davies s’arrache donc à contrecoeur de ma poitrine – j’entends presque le son de succion de ses ventouses excitées qui se détachent bruyament de ma robe -, dépasse Cho en l’ignorant royalement et se poste devant tout le monde pour prononcer son allocution de début d’année.

- Nous voilà à nouveau tous réunis pour une…

Ma langue parcourt lascivement le contour de mes lèvres étroites. Je m’amuse de la roseur subite qui teinte les pommettes du capitaine en plein discours et continue ce petit manège en lui lançant un regard langoureusement ardent.

- P-Pour une…

Il trébuche sur ses mots et tente de poursuivre tant bien que mal, les yeux rivés sur mes courbes voluptueuses et sur mes mouvements discrets mais au sens difficile à mal interpréter. Je contrôle chacune de ses réactions, surtout celle qui semble de plus en plus dérangeante au niveau de son entrejambe… C’est vraiment trop facile, l’excitation de Davies est proportionnelle à la frustration de Cho et moi je m’amuse comme une petite folle.

Une douleur vive et soudaine au tibia me tire violement de mon jeu pervers. Je tourne prestement la tête vers Kyle qui, agacé, me lance un regard grandement exaspéré. Bon sang, qu’est-ce qui lui prend de me frapper encore, lui ? Il soupire d’impatience et je me rends compte qu’il a réussi à faire échouer mon plan : Davies a retrouvé une élocution normale et termine son discours sans anicroche. Merde !

[fais pas attention, ce post est merdique. Si tu veux que je change quelque chose, dis-le.]

Pfff… Pourquoi est-ce que je dois toujours me coltiner des trajets chiants avec des gens emmerdants. Le silence que j'apprécie tant est remplacé par le babillage incessant d'une petite adolescente en crise d'hormones, et j'ai nommé Mauve. J'essaie de penser à autre chose pendant qu'elle me raconte je ne sais trop quoi à propos de je ne sais trop qui et qui ne m'intéresse absolument pas. Finalement, et à mon plus grand bonheur –enfin je le croyais- on s'approche du terrain de quidditch. J'ai mon balai et ma batte en travers des épaules, et j'enfoncerais bien celui de Mauve dans sa gorge pour qu'elle s'étouffe avec dans une lente agonie.

Mauve se tait soudainement, mais sa voix est remplacée par des éclats de voix qui viennent du terrain. Ces voix, je les reconnais parfaitement. C'est Cho et Davies qui se crient dessus. Enfin, l'asiatique crie et le pauvre capitaine essaie de se fondre dans le gazon. Il ne faut pas être un génie pour comprendre que l'ex attrapeuse est en rogne parce que Mauve a eu son poste, sans doute à cause d'une histoire de cul en plus. Je la comprends d'être en rogne, mais il faut dire aussi que Mauve me semble plus douée qu'elle. Après tout, c'est son activité principale d'essayer de mettre le grappin sur n'importe qui et n'importe quoi.

Rien ne me semble pouvoir être pire que d'avoir droit à une prise de becs pour la première pratique. Mais je me trompe, comme toujours. Il y a pire. Comme par exemple Mauve qui déciderait d'aller jeter de l'huile sur le feu en aguichant Davies et en faisant enrager la petite chinoise, viet ou japonaise, whatever. La vision de Mauve qui se pend au cou de Davies comme une femelle en chaleur me répugne, et voir le pantalon de l'autre imbécile se serrer dangereusement me donne envie de vomir. Faut vraiment pas avoir de goût pour être excité par une guenon pareille. J'admets qu'elle est jolie, mais quand même…

Le pauvre Davies tente tant de bien que de mal de nous faire son discours annuel. Mais Mauve qui est devant moi – et dont je ne vois pas les gestes – semble le déconcentrer. C'est assez habituel comme situation, mais j'aimerais quand même qu'elle arrête ce petit jeu qu'on puisse enfin commencer l'entraînement. La goutte qui fait déborder le vase, c'Est quand je vois que Davies se tortille carrément sur place pour cacher son érection, tentative bien vaine il faut se l'avouer. Tant pis, si lui ne peut rien faire, moi je n'ai pas de scrupule à malmener une demoiselle et le bout de ma botte s'abat lourdement sur la jambe de Mauve. Elle a un petit mouvement qui exprime assez bien le fait que je lui ai fait mal et elle se tourne vers moi en grimaçant. Je ne lui réponds que par un long soupire et lui lance un regard réprobateur. Mais bon, j'ai obtenu ce que je voulais. Pendant qu'elle s'évertue à me faire la gueule, Davies peut terminer son discours ennuyeux. Il finit par annoncer que nous pouvons commencer, à mon grand soulagement.

J'enfourche mon balai et m'élance dans les airs sans un regard pour le reste de l'équipe, sans échanger un mot avec qui que ce soit. Mauve s'élance vers l'extrémité nord du terrain pour continuer de faire du charme à notre imbécile de capitaine idiot. Moi je file plutôt vers le sud et me laisse fouetter par le vent frais qui, comme je l'avais prédit, me décoiffe complètement. Pour me réchauffer, j'effectue quelques tours du terrain en attendant que les balles soient lâchées, ce que ne devrait pas trop tarder. Je suis vite rejointe par Robin (panne sèche pour les noms) mon collègue batteur.

- T'as vu le petit jeu de Mauve avec Davies? me demande-t-il.
- Comment veux-tu qu'on passe à côté de ça? dis-je exaspérée. C'est tellement exagéré que ça en perd tout son charme.
- N'empêche, elle est canon.
- Peut-être, mais des salopes comme elle, il s'en fait des milliers, ce qui est trop si tu veux mon avis.
- N'empêche, dit-il en faisant mine de palper une grosse paire de seins et en éclatant de rire.

Je fronce les sourcils et lui assène un léger coup de batte sur le derrière de la tête. Il perd l'équilibre et manque de tomber. Il tourne la tête vers moi et regarde par-dessus mon épaule en souriant bêtement.

- En attendant, je crois que tu viens de marquer une touche.

Qu'est-ce qu'il veut dire par là? Il s'éloigne en vitesse au moment où les balles sont lancées. Je tourne la tête vers ma gauche et sursaute en voyant Cho qui vole à ma hauteur, les lèvres étirées en un grand sourire.

- T'Es pas comme les autres garçons Kyle, qu'elle me dit simplement.

Non effectivement… J'ai pas de couilles, pas de pénis et j'ai une poitrine. Je ne connais pas beaucoup de garçons dans cette situation. Mais ça, je m'abstiens de le lui faire remarquer.

- Possible.

Je n'ai jamais aimé avoir quelqu'un qui me collait au cul, mais pendant que j'essaie de frapper sur des cognards enragés, c'est encore plus désagréable. J'ai sans arrêt Cho qui me colle au train, c'Est à peine si elle touche parfois au souafle. Chaque fois qu'il y a un peu de tranquillité dans mon coin, elle me parle pour me dire des banalités comme "je t'avais jamais vraiment remarqué avant aujourd'hui" et d'autres conneries. Ça me prend presque une demi heure pour réaliser que la pauvre idiote est en train de s'amouracher, ou plutôt de croire qu'elle a des chances avec moi parce qu'elle m'a entendu dire que je n'aimais pas les salopes. Elle n'est pas du tout concentrée sur le jeu et je dois la sauver deux fois d'un cognard qu'elle n'essaie même pas d'éviter.

Vraiment, cette pratique sera pénible. Pour me distraire un peu, et pour me défouler, je frappe une des balles en direction de Mauve qui est en train de mimer je ne veux pas savoir quoi près de Davies.

Le vent rafraîchissant fait virevolter mes lulus autour de ma tête, s’infiltre jovialement dans ma robe et enfin s’écrase sans pudeur sur l’érection proéminente - mais bien ridicule comparée à une celle d’une certaine connaissance de ma part – de Davies.

- Dis-moi, je vous ai vu arriver ensemble tout à l’heure, alors je voulais savoir… il y a quelque chose entre toi et Kyle ? m’interroge hâtivement ce dernier.

Je pouffe de rire à la seule idée d’un ‘quelque chose’ entre moi et mon voisin de dortoir au sommeil trop facilement troublé par mes ébats nocturnes.

- En quoi la question t’intéresse-t-elle ? Insinuerais-tu qu’une pointe de jalousie se serait glissée dans ton petit cœur ludique, mon cher Roger ?
- Q-q-q-q-que non, je, enfin, euh, tu sais, bah, c’est juste que…
- Kyle et moi fourrons tous les soirs mon ami.

Le pauvre capitaine en reste bouche bée, bégaie quelques incohérences majeures et je crois enfin discerner une goutte de sang qui perle à sa narine gauche. Je regrette aussitôt la plaisanterie en me remémorant son titre et certaines faveurs qu’il lui reste encore à m’accorder. Je m’approche de lui aussi langoureusement que je le peux sur un balai.

- Ne t’inquiète point, il restera toujours une place pour toi dans mon lit.
- Mais ça fait si longtemps que nous n'avons pas…

Et j’espère bien que ce ‘longtemps’ perdurera vu sa maladresse au pieu. Ahh, comme je regrette les flots de semence adroits dont Nael m’aspergeait amoureusement le visage autrefois.

- J’ai été très occupée de mon côté et l’occasion ne s’est tout simplement pas présentée, ce sera pour une autre fois, que je fournis comme excuse translucide - ce qui n'empêche pas Davies d'avoir un regain d’activité salivaire.

Je m’installe plus confortablement sur mon balai alors que nous tournons en rond autour du terrain, cherchant absentement le vif d’or des yeux. Tiens tiens, une main qui me caresse désagréablement les fesses en pensant que je ne m’en rendrai pas compte… J’ai une fâcheuse envie de le gifler.

Déconcentrée, je tourne la tête au ralenti vers l’énorme objet qui siffle vers nous à toute allure. J’ai à peine le temps de remarquer Kyle figé dans un puissant coup de batte, la lourde balle grise qui se prépare à m’enfoncer le crâne ainsi que la main de Davies qui se crispe douloureusement contre ma joue de fesse. Quelque chose me scinde en deux de douleur vive et soudaine, mon cou se plie violement vers l’arrière. Je fais vaguement le rapprochement avec le cognard qui me fonçait dessus, voit quelques manchots se trimballer en petits rond au dessus de mon front ensanglanté avant de me sentir chuter à une vitesse effroyable vers le sol, avec comme dernière impression la voix désarticulée et incohérente de Davies qui hurle sans trop faire de sens :

- TU NE LA MÉRITES MÊME PAAAAAAAAAAAAAAAAAS !!!

Je vais avouer que je suis plutôt fière du coup que je viens d'envoyer. Puissance, vitesse et précision. Reste plus qu'à Mauve de l'éviter, comme elle le fait toujours si bien. Elle est agile et à toutes les pratiques, elle réussit toujours à s'enlever de la mire de mes cognards. C'est pourquoi j'étouffe un cri de surprise quand je la vois se prendre la balle en plein front et que je vois sa tête partir vers l'arrière en pliant son cou à la limite du possible. J'en échappe ma batte, qui tombe sur la pelouse une cinquantaine de mètres plus bas. J'écarquille grand les yeux. C'est impossible. Elle ne peut pas l'avoir reçu. Je la vois qui tombe lentement en bas de son balai, les yeux révulsés. Non… Je l'ai tuée.

Je me sors de ma torpeur et m'élance à l'autre bout du terrain. Elle n'a même pas encore touché le sol quand j'arrive près de Davies. Je suis bientôt rejointe par Cho et Robin. Cho semble sourire et Robin meurt d'inquiétude. En bas, un autre membre qui était plus près du sol l'a rattrapée juste avant qu'elle ne s'écrase comme une crêpe sur le terrain. Tout le monde est encore vaguement sonné par ce qui vient de se passer quand un coup de poing sur la joue manque de me faire tomber de mon balai. Je me rattrape juste à temps pour rencontrer le visage furieux de Davies qui me crie dessus.

- TU NE LA MÉRITES MÊME PAAAAAAAAAAAAAAAAAS !!!

Hmm… Est-ce que ça sous-entend bien ce que je crois que ça sous-entend?

- T'es malade? Tu veux bien me dire de quoi tu parles abruti fini ?

Je me frotte la joue en même temps de lui parler. Son visage est rouge et tout tordu. Qu'est-ce qui lui prend?

- Fais pas l'innocent McNally! Elle me l'a dit que tu la baisais tous les soirs!

La remarque est comme une giffle. Elle lui a … ARGH! Je vais la tuer. Non… Mauvaise idée. Je vais déjà avoir assez d'emmerdes comme ça, si en plus je devais avoir un meurtre à mon dossier, ce serait la fin. Je reçois un coup de poing amical de Robin sur l'épaule qui me sourit comme en voulant me dire que j'ai une sacrée veine, et je crois le regard furibond de Cho qui vient d'être désillusionnée face à ma qualité de gentil garçon. Cette stupide Mauve a le don de me mettre dans les pires situations. Et là avec Davies qui me prend pour un salaud… Je suis loin d'être au bout de mes peines. D'ailleurs, celui-là continuait de s'époumoner à côté.

- … un batteur est supposé protéger les membres de son équipe, pas les envoyer à l'infirmerie. Tu mérites juste d'être remplacé!

Je n'ai pas le temps de réagir que mes trois colocataires de chambre s'en mêlent et prennent ma défense, prétextant qu'on ne trouverait pas de meilleur batteur que moi et qu'ils vont quitter l'équipe aussi et blablabla… Je ne les entends plus vraiment parce que je suis descendu rejoindre Mauve qui a été laissée étendue par terre. Parti comme ça, personne ne va s'occuper d'elle. Je me penche pour passer mes bras sous son corps et la soulever. Je l'entends qui divague à propos de grosses bites juteuses et je me force à penser à autre chose, parce qu'elle me donne franchement envie de la laisser tomber par terre et de la piétiner.

Pour bien commencer la journée, des manchots volants ! PV03