Les Chichaudeuses
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 Rosettes et Gre Gre [privé Nael]

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Kyle
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Kyle


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MessageSujet: Rosettes et Gre Gre [privé Nael]   Rosettes et Gre Gre [privé Nael] Icon_minitimeLun 20 Nov - 20:11

Comment je fais pour être aussi bête et maladroite? Mais quand même, Rogue exagère un peu. M'envoyer en retenue dans la forêt interdite simplement parce que j'ai renversé un acide très puissant sur sa robe et qu'il est brûlé au onzième degré par ma faute… C'est tiré par les cheveux. Bon j'admets que ce n'était pas ma plus intelligente trouvaille, mais les circonstances étaient contre moi, comme toujours. Je repense au cours de potions fatidique en voyant se dessiner devant moi les arbres de la forêt sur un fond de soleil couchant que je trouverais magnifique si je n'avais un goût amer de mépris pour Rogue qui me roule sur la langue.

* * *


- Fais attention McNally. C'est des produits dangereux ça.

- Ferme-la Al'Than. Tu m'emmerdes.

Depuis notre travail de potions du premier cours, nos relations ne s'étaient pas vraiment améliorées. Je le fuyais de plus en plus, et lui ne cessait de me rabaisser. En plus, je suis persuadée qu'il m'a volé quelque chose dans ma chambre, sauf que je n'arrive pas à savoir quoi. Quand j'y suis retournée la dernière fois, j'avais le sentiment que quelque chose manquait. Mais peut-être que je me trompais aussi. Enfin, peu importe. Si je n'ai pas encore trouvé ce que c'est, c'est que je ne tenais pas vraiment à cet objet, quel qu'il soit.

Concentrée, je m'appliquais à verser doucement la solution dans notre chaudron, plus doucement qu'à mon habitude, sans doute pour prouver à mon imbécile de partenaire que j'étais capable de faire quelque chose dans le sens du monde. Il avait essayé plusieurs fois de me prendre la fiole des mains mais comme je l'ai menacé aussi souvent de la lui renverser sur sa tignasse argentée, il a décidé de me laisser faire, éloignant un peu son banc, méfiant. Quelle poule mouillée. Le pire qui pouvait arriver –enfin, je le croyais- c'était que ça explose et que toute la pièce fonde. Ce n'était pas souhaitable, mais ce n'était pas si mal en un sens. Enfin… Bon.

- Voilà! J'ai terminé, et t'es pas encore mort.

Je me suis redressée, fière de moi. Notre potion produisait de grosses bulles vertes lime, exactement comme ce qui était prévu.

- T'es sûr que c'est bon?

- Vérifie par toi-même abruti!

Je le vois s'approcher avec défiance, comme s'il avait peut que quelque chose de très mauvais se passe. Je lui ai tendu les tiges métalliques que nous étions sensés utiliser pour tester l'efficacité de la potion. Il l'a prise et trempée dans le chaudron, pour qu'aussitôt, elle lui fonde dans les mains. J'étais contente. Il ne pouvait rien trouver à redire sur mon travail cette fois.

C'était trop beau pour durer. En me levant et en me retournant pour aller porter notre potion à l'avant, j'ai fait un face à face avec Rogue, lui renversant tout le contenu du chaudron sur le ventre. J'ai cru qu'il hurlait de colère, mais je me suis vite aperçue, en voyant sa robe déchirée et son ventre brûlée, que c'était plutôt un cri de douleur. Je ne l'avais jamais vu aussi agité et paniqué. Il n'a rien dit et est partit à toute vitesse dans le couloir, pour aller à l'infirmerie.

Le lendemain, je recevais une missive m'annonçant que je devrais me rendre à la forêt interdite pour une retenue ce soir.

* * *


À l'orée de la forêt, Rusard m'attend tranquillement, une lanterne à la main. En me voyant approcher, il étire ses vieilles lèvres craquelées en un sourire édenté, assez peu charmant.

- Je croyais que tu te serais tenu sagement depuis la dernière fois.

- Faut croire que vous n'y êtes pas allé assez durement.

Il renifle avec mépris. Il a l'impression que je me moque de lui, et il a bien raison. Il me sermonne sur le fait que si je trouve qu'il n'est pas assez sévère, il s'arrangera ce soir pour que je n'aie plus jamais envie de m'attirer des ennuis.

- QUOI?! Vous n'avez pas le droit de faire ça. J'étais sensé y aller accompagné par vous. Vous ne pouvez pas rentrer simplement au château en me laissant aller tout seul là-dedans.

- Crois-moi, si tu t'en sors vivant, tu vas te tenir à carreau McNally.

Je le regarde s'éloigner avec la lanterne jusqu'au château, petit point incandescent au loin. Je pousse un soupire et plonge la main dans mes poches pour prendre ma baguette. Il fait un noir inquiétant même à l'orée de la forêt.

- Lumos.

Un doux halo lumineux se forme autour de moi et je m'aventure vers le cœur de la forêt interdite. Dans sa lettre, Rogue m'intimait l'ordre d'aller chercher – avec Rusard – des petites plantes bleues et argent qui poussaient au centre de la forêt et qui, mélangées à je ne sais plus quoi, pouvaient guérir les plus horribles brûlures. Il peut bien se les mettre où je pense ses petites fleurs bleues….

J'avance sans relâche pendant ce qui me semble être de longues heures. Je n'ai pas envie de me demander quelle heure il peut bien être. Ça ne ferait que me décourager davantage. Je n'ai aucune idée de l'endroit où je me trouve, ni même si je marche dans la bonne direction. Imbécile de concierge. S'il était venu avec moi, ça ferait un moment que je serais rentrée et au chaud dans mon lit.

Mais ici il est loin de faire chaud. Je resserre les pans de ma cape sur moi, tentative bien vaine pour obtenir de la chaleur. Tiens… Cette grosse pierre grise me dit vaguement quelque chose. Merde… Je suis passée devant trois fois au moins. Épuisée et ennuyée surtout, je décide d'aller m'asseoir sur la dite pierre. Mais au moment où j'y pose mon divin popotin, quelque chose me passe à quelques centimètres du crâne, faisant danser deux ou trois cheveux sur ma tête. Je sursaute. La chose qui m'a survolée s'est postée devant moi, grognant et écumant.

Mon sang se glace et ma baguette tombe par terre quand je vois les crocs de la grosse bête au poil sombre et hirsute qui semble prête à me sauter à la gorge à tout instant.
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Naelesen Al'Than
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MessageSujet: Re: Rosettes et Gre Gre [privé Nael]   Rosettes et Gre Gre [privé Nael] Icon_minitimeJeu 23 Nov - 21:46

Les semblants de cris hautains me parviennent au travers de ma porte de chambre là où je suis seul, emmuré entre quatre murs de pierres sombres. Je suis étendu dans mon lit, les bras croisés sous ma tête, les yeux obstinément rivés au plafond. Je grimace d’horreur en repensant à ma funeste et affligeant journée – surtout dans mon cours de potion, je me dois de le préciser – où, par un miracle irréel, je me suis réveillé en retard – depuis quand je dors ? -, je n’ai pas pu dévorer un bon déjeuner, j’ai égaré mon carnet secret, – que j’ai retrouvé entassé sous un monticule de livres reliés de cuir – et tout ceci saupoudré par le merveilleux doigté de Kyle McNally renversant la potion – qui comptait malheureusement beaucoup pour mes notes - sur le professeur Snape.

Je n’ai jamais été en présence d’un visage qui se décompose aussi vulgairement, ses traits avaient fondu et son teint menaçait de virer au translucide laiteux. Je fronce les sourcils en remuant mon pied gauche sous les couvertures et lance un regard agacé en direction du battant de bois. Je perçois des cris, des rires et des mots impertinents pour mes réflexions. Je soupire, résigné à vivre dans ce brouhaha de voix entre le ténor et le soprano pour l’éternité.

Mon bras droit se délie et s’enfuit tâtonner sur le matelas à la recherche de quelque chose qu’il palpe un instant avant de revenir tranquillement et docilement en dessous de ma tête. La photo est toujours là et je replonge dans mes méditations complexes où je tisse des liens parmi certains éléments. Et si…

-…avait les culottes roses avec des cœurs mauves !! pouffe un innocent venant perturber l’être que je suis en pénétrant tout bonnement dans mon dortoir.

-Non, c’est vrai ?! Dis, comment tu as fait ! Comment tu as fait ?!

Je gratifie les deux choses flasques qui me servent de compagnons de dortoir d’un regard méprisant et noir. Vraiment pathétique. Je les vois s’écraser – et c’est le terme exact avec leur manière fracassée de prendre place sur un lit- sans se préoccuper de ma présence tout en débitant sur un quelconque sous-vêtement féminin. Je roule des yeux, exaspéré, glisse la photo de McNally dans l’une de mes poches - hors de question que ces deux enculeurs de chèvre trouvent ça et mon carnet – en compagnie de mon calepin et me lance vers la sortie des appartements des serpentards. Une bonne promenade nocturne dans le parc me ferait que du bien.

Loin d’yeux curieux, loin d’oreilles indiscrètes et de tout être humain, je me métamorphose en loup. La sensation est accueillie tendrement, je savoure les premières secondes de transformation avec délice. Une vague déferle en moi, une vague de liberté et d’assurance, tout aussi bien que de puissance. Cette émotion grandiose et animale souffle mes tourments, ma révolte et le goût acre de la colère dans mon gosier, elle les remplace par un accès de joie intense, d’un plaisir phénoménal enivrant mes sens et mon côté humain se désagrège afin de reprendre la forme qui me sied.

Le loup que je suis se faufile silencieusement près du lac où l’eau m’envoie mon reflet – un loup hirsute, énorme et d’une fourrure épaisse aux tons variant entre noir, gris et blanc, mais ce qui me caractérise vraiment : c’est la longue et boursouflée cicatrice à mon œil. - Mes désirs sont de parcourir les lieux, de les explorer, les renifler et découvrir, mais aussi oublier mes songes s’enroulant traîtreusement dans mon cerveau. Mes pattes entament une marche rapide qui s’accélère dangereusement de façon à ce que je fonce sauvagement dans la forêt interdite, trépignant le sol, bondissant sur de grosses racines désarticulées dont certaines s’enfoncent légèrement à mon contact. Les hurlements des bêtes retentissent de part et d’autre, mais qu’importe, j’ai la délectable impression que la forêt m’appartient pour peu de temps, alors à moi de courir.

Je contourne les arbres courbés et crochus dardant leurs branches avec les cieux, les implorant dans une lamentation macabre. Je bifurque dans un virage serré avant de sauter sur un rocher sensiblement massif, frôlant au passage quelque chose de poilue. Mon instinct bestial – pigmenté d’une curiosité maladive – me somme de me retourner au moment où j’atterris sur mes quatre pattes avec aisance. Je décide même de mettre le paquet de mon agressivité, de prouver qu’entre la bestiole qui dérange ma route et moi le loup sanguinaire – qui n’a jamais chassé à vrai dire, ni même goûté à de la viande fraîche et brûlante – que c’est moi le maître. Donc, résultat, je grogne comme un dément prêt à attaquer à tous moments et oh par les rosettes de ma tante !!…je me rends compte que je suis posté devant un McNally passablement terrifié !!

Mais qu’est-ce qu’il fabrique ici ce taré ??!! Ne sait-il pas que la forêt interdite est…interdite !! Le directeur se tue à nous le répéter à chaque début d’année – moi je suis un autre cas…- Abruti, je voulais un peu d’action et l’autre décide de pointer son nez tout joyeusement ??!!! Je….ARRGG !! Le saut en reconnaissant ma victime entraîne un grognement hoqueté de ma part.

McNally est assis sur la pierre, les yeux exorbités et crispant ses doigts sur sa baguette magique, ne sachant apparemment pas comment réagir. Moi non plus d’ailleurs. Je m’approche doucement, lui souriant voracement tout en émettant un étrange bruit féroce, un loup sur le point de parer. Il roule des yeux d’un air effaré avant de se remettre rapidement debout de manière à agrandir la distance qui nous sépare. Je l’entends nettement promulguer des mots dans cette langue maternelle, ressemblant à une prière. Je piaffe d’impatience, je le terrorise !! Je fais quelques pas dans sa direction.

-Reste où tu es ! me crie-t-il, tremblant, en pointant sa baguette magique vers moi.

Comme si j’allais t’écouter ! Je remarque du coin de l’œil une haute racine derrière la cheville droite de McNally. Il s’écroule sur ses fesses sans crier gare et je bondis sur lui. Il se débat sous moi – une partie de mon cerveau assimile l’information que Kyle McNally est encore dominé par ma personne -. J’ouvre grand la gueule et plonge vers son cou comme si je désirais le croquer de belle manière, il n’a pas le temps de me désigner de sa baguette et de lancer un sort que je me mets littéralement à lui lécher la face affectueusement, comme un bon vieux toutou.

Sa tête ébranlée et son expression m’auraient enchaîné dans une hilarité folle, cependant je vote pour poser mes petites fesses rebondies sur le ventre de McNally qui ricane – peut-être de soulagement, qui sait ? - sous mes coups de langue rugueuse tout en voulant me repousser avec fermeté.
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Kyle
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MessageSujet: Re: Rosettes et Gre Gre [privé Nael]   Rosettes et Gre Gre [privé Nael] Icon_minitimeDim 3 Déc - 12:27

Bien qu'on m'ait toujours répété de ne pas regarder un animal dans les yeux –surtout quand celui-ci est menaçant- je ne peux détacher mes yeux du regard bleuté de la bête qui se tient devant moi et montre les crocs. Pour un peu, je hurlerais, mais j'ai l'impression d'avoir perdu une partie de mes neurones quand j'ai aperçu le loup, et peut-être aussi une grande partie de mon courage. J'ose à peine imaginer l'air que ferait mon père en me voyant aussi effrayée. Il me traiterait de fillette et me laisserait me faire dépecer. Et Gabi… bah. Gabi se serait sauvée à toute vitesse en me laissant derrière. Et quand je rentrerais –si jamais j'étais vivant- elle me regarderait en se moquant de la trouille que j'ai eue. Famille de débiles.

J'étire mon bras vers le sol pour attraper ma baguette et je me relève sur mes pieds, bifurquant légèrement pour pouvoir reculer et m'éloigner du loup. En ce cas, deux possibilités. Soit il passe son chemin –très peu probable- soit il me saute dessus et me dévore. C'est fou ce que malgré moi, la deuxième option me paraît tellement plus réaliste et probable. Je ne crois pas avoir déjà eu aussi peur de toute ma vie. J'ai beau chercher dans ma mémoire, je ne trouve pas. Je suis surprise d'entendre ma voix marmonner quelques paroles en gaélique. Je mets un moment à identifier ces paroles qui viennent de nulle part et je suis encore plus surprise que cette prière me soit revenue en tête. Moi qui n'ai jamais été très croyante, je me prends à psalmodier les mots qu'on nous avait apprit à l'école, cette prière que j'avais toujours jugée stupide qui vise à expier nos fautes avant de mourir... Est-ce que ça veut dire que je vais mourir?

La bête grogne férocement, et s'arque en marchant, comme s'il traquait sa proie… Non… pas comme. Il traque sa proie. Et cette stupide proie c'est moi. Je dois être folle. J'ai l'impression que le loup sourit. Oui effectivement, je risque de mourir.

- Reste où tu es ! je crie en pointant ma baguette sur lui et en continuant de reculer.

Bien sûr ça ne sert à rien de parler, les animaux ne comprennent pas. Mais au moins j'ai réussit à me délier la langue et ça fait quand même un peu de bien. D'un coup, le décor bascule autour de moi. Non. Rectification, c'est moi qui bascule dans le décor. Patate! Je m'aplatis comme une crêpe sur le sol, ma tête s'écrase sur la terre meuble. Je remarque que mon pied est resté coincé sur une racine… Salope de racine. Si tu étais humaine, je te tuerais de mes mains. Note à moi-même; si jamais je me relève et que, par un quelconque miracle, je vis encore, cette racine passera un mauvais quart d'heure. Je suis trop nulle. Je vais peut-être –sûrement- mourir et tout ce à quoi je pense, c'est à me venger d'une plante…. Tu es pathétique Kyle, royalement pathétique. Je perçois un mouvement et je relève la tête, à nouveau terrifiée.

Je vois presque la scène au ralenti. Le moment où le loup bondit pour venir s'écraser sur moi gueule grande ouverte me semble durer une éternité. Moi qui croyait que c'était seulement un effet dans les films. Je place rapidement un bras sur mon visage pour le protéger pendant que ma main qui tient la baguette se pointe en avant. Qu'est-ce qu'on lance comme sortilège à un loup? Je n'ai pas le temps d'y penser très longtemps que ma baguette roule par terre et que je sens l'haleine chaude et fétide de l'animal juste au-dessus de moi, ainsi que ses pattes placées de part et d'autre de mon pauvre corps tremblant. Je pousse un cri étranglé qui déchire le silence de la forêt. Au diable ma fierté. Personne n'est là pour pouvoir me traiter de trouillard par la suite – si toutefois j'ai la chance qu'il y ait une suite-.

Mes yeux sont fixés sur sa gueule qui s'ouvre voracement. Ça y est. Ç'en est finit de moi. Ma vie sur terre s'arrête ici… Peut-être que je deviendrai un fantôme. Je ferme les yeux, prête à mourir. Je laisse pas grand-chose derrière moi maintenant que j'y repense.

À ma grande surprise, je ne sens pas de dents se refermer sur ma gorge, seulement quelque chose d'humide qui se déplace sur mon cou et mon visage… Est-ce que…? C'est une langue… J'ouvre les yeux avec l'impression d'avoir raté un passage important… celui où j'étais sensée mourir en fait. La langue pâteuse de l'animal me "nettoie" le visage avec zèle, faisant couler une grande traînée de bave jusque dans mon dos. Dégueulasse… Je sens son derrière qui s'écrase sur mon ventre. Le ridicule de la situation, et peut-être le stress passé me font glousser de rire. Et aussi, je dois avouer, cette langue dans mon cou me chatouille atrocement. Je ne veux même pas comprendre ce qui se passe. C'est trop surréaliste pour être vrai.

En riant bêtement, j'essaie de me relever et de pousser l'animal un peu plus loin. Mais c'est qu'il s'écrase assez lourdement… C'est un poids lourd ma foi. Je n'aurais pas pu tomber sur un loup un peu moins gras? Je n'ai pas trop envie de contrarier cette chose toutefois, qui pourrait décider que finalement, me lécher ce n'est pas assez nourrissant. Hésitante, –faut pas oublier que c'est une bête sauvage tout de même- je lève un bras et glisse mes doigts dans la fourrure épaisse de l'animal, dans son cou. Je lui caresse affectueusement la tête, ce qui me vaut une séance supplémentaire de léchage sur le nez.

En continuant de le caresser, je le repousse et m'essuie le visage avec un pan de ma robe. Ce n'est pas que je n'aime pas les animaux, mais je ne sais pas où cette grosse bête s'est fourrée la langue avant de venir me lécher. Je vais sentir le fauve…

Je retourne m'écrase sur ma grosse pierre, accompagnée du loup qui me suit à chacun de mes pas. Eh ben… Je ne m'attendais pas à ça après le numéro de carnivore qu'il m'a fait juste avant. Je me fais un rapide retour sur la situation. Avec tout ça, j'en avais presque oublié ma retenue. Je ne sais même plus où je me trouve dans la forêt… C'n'est pas comme si je l'avais déjà su, remarque. Qu'est-ce que j'étais venue chercher déjà moi? Ah oui. Les putains de petites fleurs bleues et argent… Au centre de la forêt.

Je lève la tête et regarde autour de moi. J'ai déjà l'impression d'être au centre de nulle part… pourquoi faut en plus que je cherche le centre de la forêt? J'entends l'animal qui respire à côté de moi. Je pose ma main sur sa tête. Au moins ça me fait une présence à côté de moi. Je le regarde longuement, le détaillant un peu mieux que quand il menaçait de me dépecer sur place. Mon regard s'arrête sur la balafre qui lui passe sur l'œil. Quelque chose dans ma tête me dit que j'ai déjà vu une cicatrice semblable, mais où… on s'en fout après tout.

Mon doigt va l'effleurer, provocant un léger tressaillement à l'animal. Oh mais c'est bien sûr. Comme une idiote, -anyway il n'y a personne- je commence à parler à voix haute tout en continuant de jouer dans la fourrure de l'animal. (hmmm)

- T'as la même cicatrice que cet imbécile d'Althan.

Je sens les muscles du cou de l'animal se crisper sous mes doigts, pour je ne sais quelle raison.

- Vous vous êtes battus ensemble? que je dis en rigolant. T'aurais au moins pu l'amocher un peu mieux, voir le tuer pour de bon...

Je le sens qui se détend légèrement sous mes doigts. Bon c'est pas tout ça, mais parler de cet idiot me fout les boules. Je n'aime pas ça. Ça me donne l'impression qu'il est tout près. Faut que je me concentre sur ces foutues fleurs bleues. Je regarde à nouveau autour de moi, totalement perdue quant au lieu où je me trouve. Idiot de Rusard!

- Tu saurais pas toi par hasard où je peux trouver des fleurs bleues et argent? dis-je en le grattant vigoureusement derrière les oreilles.

Bien sûr, je ne m'attends pas à une réponse. Je ne suis pas si idiote que ça. Mais à mon grand étonnement, le loup se lève et marche un peu en avant. Il s'arrête et semble m'attendre.

- Oh et puis j'ai rien à perdre. Je suis déjà perdue, dis-je en me levant pour le suivre.
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Naelesen Al'Than
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MessageSujet: Re: Rosettes et Gre Gre [privé Nael]   Rosettes et Gre Gre [privé Nael] Icon_minitimeJeu 14 Déc - 23:14

Bizarre. Il n’y a pas d’autre mot qui se faufile sous l’épaisse matière grise de ma forme de loup. Humm…peut-être étrange, inusité, mystérieux ? Je ne saurais le dire, car voyez-vous, même dans mes rêves les plus dérangés, je n’aurais jamais songé à me faire caresser comme un bon vieux toutou inoffensif par Kyle McNally !! Non, sérieusement. Je suis perturbé, dangereusement troublé. Personne ne savait que ce type savait se servir habillement de ses mains, si si, je vous le jure. Les seules choses qu’il puisse accomplir consistent entre la manipulation grossière et meurtrière d’instruments de potion, sa batte et…à me tabasser. Humm…Cependant, ses doigts s’enroulant tendrement dans mes poils, tout ceci est gracieusement revigorant et je le laisse s’amuser à sa guise. Je n’avez pas reçu de caresses de ce genre depuis, ce qui me semble, des lustres. Le gentil Kyle me repousse avec une douceur ferme et je me redresse sur mes quatre pattes, lui administre un dernier coup de langue affectueux et baveux avant de bondir à ses côtés, me nettoyant la patte avant – la droite – avec une précision experte tout en inspectant du coin de l’œil Kyle qui s’essuie hâtivement le visage avant de se laisser choir sur sa roche.

Intrigué, je l’observe en m’avançant de quelques pas. Le loup que je suis le renifle subtilement en pointant son museau effilé vers la cime des arbres. Son odeur est…un mélange épicé d’une virilité douteuse avec un soupçon de je ne sais pas quoi – ce qui pique davantage ma curiosité maladive sur le compte de Kyle McNally ! -. Il paraît plutôt secoué par ma grandiose prestation de loup méchant et affamé alors que je me présente maintenant comme un mignon animal tout à fait soumis – on s’attend par soumis que je ne le suis point ! -. Excellent, je suis un acteur du tonnerre, je devrais peut-être m’en aller en théâtre…Si c’est le cas, la moitié de ma famille ensevelie sous des mètres de terre ressuscitera, chérissant le dessein de venir mettre fin à mes jour après avoir restituer les restes de mon cadavre aux pieds de ma très chère mère désincarnée. Pas théâtre…

Revenir à McNally qui se pince furieusement la lèvre inférieure. Il est probablement ici pour sa retenue, mais seul ? Brièvement, j’explore de mes yeux jaunes les alentours. Pas la moindre trace d’un enseignant ou Rusard…Le pauvre bougre s’est peut-être perdu en essayant d’exécuter les ordres. Le crétin. Pas le sens de l’orientation, je le plains. Pendant mes tergiversations, quelque chose de chaud se dépose sur ma tête avec délicatesse. Pour un peu, je plisserais mes paupières, mais mes prunelles avides découvrent un poignet, un bras soudé à une épaule et cette épaule appartient à Kyle. Jamais de mémoire d’hommes, il a touché de son propre gré quelque chose sans souhaiter abattre son poing. Je suis vachement impressionné. Si j’avais été un félin, je ronronnerais de plaisir. Allez, occupe toi de Nael…Allez.... !! Je ne veux pas que tu me regardes aussi intensément, on parierait croire que tu possèdes une parcelle d’intelligence !! Flatte moi !! Allezz !! Son doigt frise ma longue cicatrice, m’arrachant en frémissement exagéré.

- T'as la même cicatrice que cet imbécile d'Althan.

C’est un peu normal, patate ! Je suis l’imbécile – IMBÉCILES ?? - en question ! Mais qu’il est pathétique ! Aveugle ! Désespérant ! Sale crottin de McNally. Imbécile, hein ? Je vais lui en faire voir de toutes les couleurs à ce crapaud difforme. Mes muscles se bandent traîtreusement.

- Vous vous êtes battus ensemble? T'aurais au moins pu l'amocher un peu mieux, voir le tuer pour de bon...

QUOI ??!!! Comment ça me tuer pour de bon ?!! Non, celui-là, je vais le trucider, l’écarteler, l’étriper…non pire…me venger en cours de potion…Oui…Je me détend considérablement.

- Tu saurais pas toi par hasard où je peux trouver des fleurs bleues et argent?

Je ricane intérieurement, agitant ma queue touffue en respirant bruyamment. Les fleurs bleues et argent ? Oh ça oui ! Je connais tout ce qui se trouve ici, du grain de terre granuleux à la sorte d’arbre épineux sur ma gauche. J’ai parcouru la forêt des nuits durant, me creusant un trou entre les racines d’arbres, chassant des bêtes pour le plaisir de s’abreuver de la frayeur démentielle de mes proies. Elles hurlent la mort, la suppliant de s’échapper et de poursuivre leur vie pittoresque. Dans ces cas, je suis le maître. Je décide qui doit vivre, qui doit mourir. C’est le pouvoir absolu, car durant ces courts moments d’exultation, je suis en haut de la chaîne alimentaire bien que je ne me nourris pas de bestioles et ni ne les tue. Je les pourchasse fougueusement avant de rebrousser chemin lorsque j’écume et que mon enveloppe corporelle est épuisée.

Je me lève sur mes pattes, lui lance un coup d’œil imperturbable et m’engouffre parmi les buissons à la recherche de ses fleurs. Kyle sur mes traces. Il marmonne quelque chose derrière moi, mais je pose une sourde oreille pour m’assurer qu’il n’y a pas de danger autour de nous. Je me rappelle que trop bien la première fois où j’ai déposé mes pieds dans cette satanée forêt de mes fesses avec la nymphomane azimutée et ses souvenirs dégradants de mon passé me déconcentrent inlassablement. Je sens la présence de l’autre derrière qui trébuche, grogne, marmonne des imprécations en gaélique avec une brusquerie renouvelée. Un jour, je devrais lui demander conseil pour actualiser ma liste d’insultes ! Je ralentis l’allure en virevoltant sur moi-même au moment où il s’affale de tout son long accompagné d’une série de jurons des plus impressionnants.

Timidement, je m’approche de lui, niche mon museau dans le creux de son cou et lui lèche la nuque dans toute sa longueur.

-Mais qu’est-ce que tu fais ?

Je profite de ton innocence autant que ton ignorance pour m’accorder le délice de goûter ton corps. Voilà content ? Humm…j’humecte mes babines poilues et recommence mon jeu avec entrain alors que Kyle essaye de se dégager. Il sursaute violemment sous moi au moment où je décide de lui croquer gaiement l’épaule gauche ou mordiller serait plutôt le terme exact.

-Aïe… !

Quand même, ça ne fait pas si mal que cela ?!! Il écrase sa main contre mon visage, m’éloigne et bondit habillement sur ses pieds. Je me demande s’il est habille en d’autre circonstance aussi….Hummm….J’éclaterais de rire si ce n’était de ma forme de loup.

-Tu sais, je devrais peut-être te trouver un nom.

Minute !!! Stop ! On arrête tout !! Lui me trouver un nom ?!! NoOOONN !! Il est tout simplement hors de question qu’il déniche ça pour moi !! Et si je m’enfuyais tout bonnement avant d’entendre les atrocités glisser sur ses lèvres ??!! Trop tard, il commence déjà à énumérer un récit complet de surnoms ridicules.

-Naelmachin, peut-être ? Non, je te détesterais juste pour le nom de ce couillon.

D’accord, ordre du jour, éliminer Kyle McNally. C’est Naelesen !! Pas Naelmachin ! Putain de viarge !! Ces traits s’illuminent avec une rapidité fulgurante et il me toise amoureusement. J’ai peur…Très peur…Qu’est-ce qui va sortir de son cerveau maigrelet ?

-Rosette !!! s’écrit-il triomphalement en me désignant de son index tendu.

QQQUUUUOOOOIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ??!!!!!
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Kyle
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MessageSujet: Re: Rosettes et Gre Gre [privé Nael]   Rosettes et Gre Gre [privé Nael] Icon_minitimeMar 26 Déc - 15:19

L'animal a l'air de savoir où il va. Pas moi. Ça fait quoi? Sept branches que je me prends dans la poitrine. Ça fait mal en chien. Agacée, j'écarte le plus d'obstacles que je peux de mon chemin, chemin que je n'arrive pas à comprendre. On jurerait que ce loup le fait exprès pour me conduire par des chemins inaccessibles aux humains. Je dois me pencher souvent, lever haut les genoux pour ne pas tomber à tous les pas que je fais. Et encore, je me prends un peu trop souvent les pieds dans des racines, sans tomber toutefois. N'empêche, heureusement que personne n'est là pour se ficher de ma gueule. J'en connais quelques uns qui donneraient cher pour me voir pester et jurer ainsi contre la nature. La terrible défaite de McNally, abattu tristement par un gros chêne costaud. À cette pensée quelque peu fantaisiste accompagnée de l'image d'une liasse de journaux, j'éclate de rire comme une idiote. Le loup tourne sa grosse tête vers moi puis continue son chemin, non sans avoir haussé un sourcil. Une racine profite de cet instant de distraction pour coincer mon pauvre pied qui se laisse prendre et qui m'entraîne dans une chute périlleuse. Enfin, périlleuse seulement pour la grosse pierre qui s'est installée sous mon ventre. J'enchaîne quelques jurons virulents et éclate de rire à nouveau quand je m'aperçois que l'arbre responsable de ma chute est un gros chêne. Le visage caché dans les feuilles mortes, je ris doucement de ma stupidité. Ça mérite bien que je me moque de moi.

J'entends un bruit de pas dans les feuilles qui bruissent fortement. Les pas se rapprochent. Je sais que c'est le loup, mais cette fois je n'ai pas peur. Je sais qu'il ne me dévorera pas. Je sens à nouveau sa langue longue et humide qui s'écrase sur ma peau, sur ma nuque cette fois. Il attrape quelques cheveux au passage. Bravo, maintenant je vais être toute couettée. Ça me chatouille agréablement.

- Mais qu'est-ce que tu fous?

Pour toute réponse –je ne m'attendais pas vraiment à en recevoir voyons- il s'arrête un instant et reprend son léchouiller avec ce qu'on pourrait appeler de la passion chez un humain. J'ai si bon goût? En tout cas lui, je ne le lècherais pas. Il pue le chien mouillé. Et puis je ne suis pas fana des boules de poils. Et on ne lèche pas les loups qu'on ne connaît pas. À vrai dire, on n'en lèche pas du tout. Je sursaute en sentant sa mâchoire s'ouvrir sur mon épaule et la mordre affectueusement sans transpercer mes vêtements.

- Aïe!

Bien sûr, ça ne fait pas vraiment mal. C'est plus un réflexe. Je me retourne sur le dos et écrase ma main sur sa truffe mouillée de tous les coups de langues donnés. Je le repousse avec fermeté et me remets sur pieds avec facilité.

-Tu sais, je devrais peut-être te trouver un nom.

Après tout, ça n'est pas aussi idiot que ça en a l'air. J'en ai surtout assez de penser à cet animal comme à un animal justement. Un nom faciliterait les choses. Hmm… Quelque chose qui soit représentatif… Je regarde le corps de l'animal, cherchant une quelconque caractéristique à mettre en valeur par un nom. Mon regard s'arrête sur l'œil du loup, celui qui est barré d'une longue cicatrice. Comme Al'Than.

-Naelmachin, peut-être ? Non, je te détesterais juste pour le nom de ce couillon, dis-je après avoir énuméré un bon paquet de noms tous plus débiles les uns que les autres.

Je remarque à peine les grognements de mécontentement du futur nommé. Comme s'il pouvait comprendre ce que je suis en train de faire de toute façon. Il y a sûrement une tique qui le démange. Je continue à le fouiller du regard et remarque une petite touffe de poil étrange au bout de sa queue. Intriguée par cette forme, je m'approche et m'aperçois qu'il s'agit d'une…

- ROSETTE !!! , que je déclare en pointant vers le pauvre bougre un index triomphant.

La réaction du nouvellement nommé Rosette me déconcerte. Il pousse un hurlement mauvais et s'éloigne au pas de course. Bientôt, je me retrouve seule avec le doigt levé. Hm. C'est mauvais ça. Je suis seule dans une forêt que je ne connais pas, et en plus, je ne sais toujours pas où sont les stupides fleurs bleues pour Snape. Malédiction. Finalement, peut-être qu'il avait conscience de ce que je disais. Oh arrête Kyle, c'est ridicule. Les animaux ne comprennent pas les humains. Mais quand même drôle de hasard qu'il soit partit au moment même où je lui ai trouvé son nom.

- Hey reviens… C'est qu'un nom…

Bon d'accord. Ce nom est passablement ridicule. Mais ce n'est pas de ma faute. Ça me vient de ma sœur. Elle a toujours eu un don pour trouver des noms idiots aux choses. Son livre de potion de l'an dernier s'appelait Tournicotti, parce que le coin de la page 162 était tourné. Son hibou Peach, a hérité de ce nom parce que petite, elle n'était pas plus grosse qu'une pêche. Et moi, je préfère ne même pas penser à tous les surnoms imbéciles et humiliants dont elle m'a affublée.

Quoi qu'il en soit, il n'en reste pas moins que je suis seule je ne sais pas où dans la forêt interdite. Pourquoi ça m'arrive à moi ce genre d'ennuis? Pfff. Résignée à finir mes jours dans cet endroit glauque –j'exagère peut-être un peu- je marche dans une direction qui m'est inconnue. Nord, Sud, Est, Ouest, tout se confond quand on est perdu et ça n'a plus aucune importance, surtout si on ne se souvient même pas de ce qu'on nous a enseigné sur la survie en forêt.

CRAAACK!

C'était quoi ça? Je tourne la tête vers la droite et plisse les yeux pour voir quelque chose. Je distingue les branches des buissons, des arbres, mais rien d'autre. Sans doute le vent. Mais le bruit reprend, pour devenir régulier. Ce sont des pas que j'entends. C'est peut-être Rosette qui revient. Ce serait trop beau. Ou peut-être Rusard qui s'inquiétait…. Un peu moins beau ça. Peu importe ce que c'est tant que ça peu me mener hors de la forêt.

Et si c'était quelque chose de plus méchant qu'un loup? De plus dangereux. Je retiens mon souffle alors qu'une forme se découpe devant mes yeux. La lune fait briller quelques reflets argentés.

- Rosette? dis-je, hésitante.

Non ce n'est pas un loup. C'est un humain. Ben au moins c'est pas une quelconque bête méchante et assoiffée de sang. Parlant de sang, celui-ci ne fait qu'un tour quand je réalise à qui j'ai affaire. Je suis plus trop sûre d'être contente d'avoir un humain sous les yeux.

- Rosette? dit le garçon avec un sourire moqueur.

- Al'Than. Qu'est-ce que tu fais là?

Il hausse les épaules, ignorant ma question. Pourquoi lui? Pourquoi je ne suis pas tombée sur un troll ou une araignée géante? Un loup-garou aurait bien fait mon affaire à moi. Rosette encore plus. Être coincée dans une forêt avec cet abruti n'est pas vraiment souhaitable.

- C'est quoi Rosette?

- C'est pas tes affaires! que je dis en piquant un fard, caché heureusement par la noirceur.

Si cet imbécile savait que j'ai passé ma soirée à parler à un loup et à me faire lécher, il en aurait pour des semaines à se moquer de moi. ET ça non plus ce n'est pas vraiment souhaitable. Je me calme un peu. Après tout, il est peut-être ma seule chance de sortir d'ici vivante.

- Comment tu m'as trouvé?

Nouveau haussement d'épaules.

- Tu pourrais pas me répondre des fois? Taré!

- Comme ça justement, dit-il en fronçant les sourcils. Tu fais plus de bruit qu'un éléphant quand t'es en colère.

Il vient de me comparer à un éléphant ou je me trompe? (jeu de mot foireux) Si je n'avais pas autant envie de sortir de la forêt, je lui pèterais la gueule à cet imbécile. Mais je me contente de pousser un juron.
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MessageSujet: Re: Rosettes et Gre Gre [privé Nael]   Rosettes et Gre Gre [privé Nael] Icon_minitimeMer 27 Déc - 23:39

Rosette ? Vraiment ? C’est quoi son problème à lui ?? ROSETTE !!?? Je vais faire une crise de nerfs !! Le loup que je suis s’enfuit gracieusement de Kyle qui crie derrière lui. J’entends sa voix légèrement flûtée grâce à mon ouïe fine et une vague de ravissement m’emplit. Reste dans ton trou, rosette !! Quand même, nommer un animal aussi grossièrement, un animal qui vous lèche joyeusement et vous guide au travers une forêt fourmillante de choses inconnues et certaines dangereuses, une bête affectueuse qui ne redemande rien en retour !! Et il me nomme ROSETTE ??!! En évitant soigneusement mon nom parce que je suis, à ses yeux et je cite, un couillon ??!! Calme-toi Naelesen…Mais je ne suis pas capable !! C’est horrible comme patronyme !! Beeuurrrkkk !!! C’est aussi pire que le prénom Stéphi. Humm…À cette mention, je sens mon sang effectuer qu’un seul tour dans mes veines palpitantes de vie et une rage meurtrière m’envahit de toute part, détruisant les remparts que j’ai érigés.

Je m’immobilise en plein mouvement, atterrissant sur la terre molle et les feuilles sèches bruissent sous mes pattes cousinées. Je regarde derrière moi, plissant les yeux, le cerveau en ébullition. Kyle est dans la forêt interdite, perdu. Seul. Pestant contre lui-même. N’est-ce pas là une belle opportunité de le déranger et de lui envoyer des remarques cinglantes pour soulager ma conscience échauffée ? Une occasion en or qui m’est offerte. Je pourrais peut-être déchiffrer le secret qu’il camoufle si précieusement, cela concerne-t-il l’allusion qu’il a meuglé dans le compartiment du train. L’aura de mystère qui jaillit de lui n’est sûrement pas uniquement reliée avec le fait qu’il soit homosexuel, non c’est plus que cela et je dois savoir. Je souris bien malgré moi. Kyle McNally, le tombeur de ses dames, le coureur de jupons – une image qu’il donne au monde pour défendre sa virilité, comme je disais, nébuleuse. Je parie qu’il est encore puceau – attiré vers les hommes ? Ça mérite des applaudissements et un article dans la Gazette du Sorcier. Un homosexuel qui refuse de se l’avouer ? Comme c’est touchant. Interdit, je retrouve mon apparence humaine où je défroisse mes vêtements couverts de poussières et reprends ma promenade en direction de l’endroit où j’ai laissé mon très cher homosexuel préféré.

Non, sérieusement, Kyle aux hommes ? C’est comme de concéder qu’il éprouve de l’attirance envers des cadavres. Humm…Tout compte fait, il est si acariâtre et balourd qu’il doit trouver réconfort et amour auprès autre chose que des êtres humains. Je maintiens à dire qu’il est homosexuel, je pourrais peut-être tirer les vers du nez à sa sœur qui semble encline à dénoncer tous les potins savoureux. C’est un beau morceau je conviens en mémorisant les traits angéliques de Gabrielle McNally, mais Kyle détient quelque chose de plus. Mais quoi ? Bon, pour un homme, il est bien arrangé quoique un peu trop…Je ne pourrais pas mettre le doigt sur ce qui le désigne le plus. Il n’est pas aussi viril que mes anciens amants, mais il a un charme fauve qui doit séduire plus d’une fille et…plusieurs de son propre sexe…Et à moi, il me fait quoi ? Je me questionne en me mordant la lèvre inférieure tout en repoussant quelques branches sur mon passage. Bon, il est très beau, mais il n’a pas la contenance d’Alex ou de Stéphi, ni cet air de tortionnaire qui m’enveloppe dans une bourrasque d’émotions fortes. Il est ni fort, ni puissant, mais juste croquant et stupide. Oui, c’est ça…! Pendant mes tergiversations, je ne distingue pas la silhouette de Kyle qui se découpe dans les ténèbres et m’empresse à émettre le plus de bruit possible pour l’effrayer un peu, le pauvre. Je le vois jeter des coups d’œil affolés dans toutes les directions, ses sens en alertes. Humm…Vraiment à croquer même vêtu de terre et la tignasse dépeignée.

-Rosette ? dit-il, incertain.

Rosette ?? Je vais lui en montrer de toutes les couleurs !! Pourquoi ce foutu nom idiot ?? Hein ?? Si un jour je m’entiche de cette mouche lunatique, ça ne sera probablement pas pour son intelligence phénoménal qui se réduit à la grosseur d’un pois. Non, mais vraiment, c’est inhumain !! Je plains ces futurs enfants. Remarque, les homosexuels ne peuvent pas concevoir de mômes, oufff…Sinon les adopter…Humm…Je prie pour l’âme du bambin qui tombera dans les bras de ce type.

-Rosette ? Je répète avec moquerie, accordant à mon timbre toute la révulsion que je possède.

-Al'Than. Qu'est-ce que tu fais là?

« Humm…Mon explication est longue, voire trop élaborée et complexe pour un être de ton envergure. Je suis venu dans la forêt interdite pour décompresser et au lieu de cela, je te découvre, pauvre âme en peine isolée et perdue dans ce vaste univers. Alors bon samaritain que je suis, j’ai décidé de te montrer le chemin sous ma forme de loup et te conduire vers le chemin de la maison. Mais naturellement, ô suprême gaffeur international, tu m’a profondément humilié à me dénommer si amoureusement Rosette et je n’ai pas eu d’autre choix que de m’esquiver laborieusement. Ainsi, je suis revenu vers toi pour te lancer en pleine tronche des propos frappants !! Ça te va ça ?? » Hum…Je serais mieux pour ma survie de garder ce discourt pour moi. J’imagine bien Kyle se précipiter vers ma personne et tenter de m’étrangler avec ses petits doigts de fille. Dans ce cas, jouons le jeu.

-C'est quoi Rosette? Je fais en ignorant sa question.

-C'est pas tes affaires! Mugit-il avec brusquerie. Comment tu m'as trouvé?

Tss…Il me crie dessus, positionne presque – j’arrive à me dessiner le visage de Kyle furieux dans ma tête, les veines aux tempes battant rageusement – et il me harcèle pour que je lui réponde ? Il va devoir se contenter un haussement évasif des épaules avec un taré à la fin de sa phrase.

-Comme ça justement, je lui annonce sincèrement. Tu fais plus de bruit qu'un éléphant quand t'es en colère.

La pénombre de la nuit m’empêche de voir clairement ses joues rosirent de déplaisir, mais j’enregistre nettement que ses poings se serrent rapidement. Oh…le bébé Kyle est frustré ?? Comme c’est amusant ! À vrai dire…il ne fait pas autant de bruit, c’est simplement que ses crises de colère lui vont à ravir. J’aime la courbe de sa mâchoire lorsque ses dents grincent, son corps tendu et ses muscles bandés à toute éventuelle attaque de ma part. Je raffole de l’éclat sauvage de ses yeux émeraudes et ses airs courroucés. Si je ne savais pas me contrôler, je le violerais sur le champ.

-Qu’est-ce que tu fais ici ? je l’interroge en m’approchant davantage.

Il est vraiment mal au point. Sa robe de sorcier est déchirée par endroit et il empeste le chien. Je fronce le nez de dégoût et prends note de me laver la prochaine fois que je serais en loup et de bien me brosser les dents.

-Je prends l’air. Ça ne se voit pas ?

Je souris et observe les alentours, puis dépose mes pupilles amusées sur sa pitoyable carcasse.

-Et tu joues dans la boue à te voir ainsi. Tu sais Kyle, tu n’es plus un enfant et ta conduite m’exaspère. As-tu besoin d’aide pour retrouver le chemin ?

Il me foudroie du regard et ses jointures deviennent d’un joli blanc nacré. Oh lala…Il va exploser, attention mes tympans vont en manger toute qu’une !!

-JE NE JOUES PAS DANS LA BOUE! J'ai trébuché c'est tout. Ça peut arriver à tout le monde, même aux grands cons comme toi. Et pour ton information, NON je n'ai pas besoin de ton aide.

Grands cons hein ??

-Ah vraiment ? Tu as trébuché…Et comment expliques-tu l’odeur de bave qui t’accompagne ? C’est troublant.

Il bouillonne carrément et moi je m’efforce de ne pas éclater de rire. Cette situation est plutôt rafraîchissante, tiens Rosette, dans tes fesses !! Aïe…mes joues me font atrocement mal à force de les mordre.

-Me suis fait sauter dessus par une grosse bête un peu trop affectueuse..., qu’il grommelle honteusement.

-Ah…Cela a du te faire un plaisir inouï puisqu’un aucun être vivant ne semble te favoriser de son affection. Qu’importe, si ton sens de l’orientation ne te fait pas défaut, je vais te quitter. Mais avant Kyle, dis moi, tu t’es remis de la potion ? je m’enquis ironiquement.

-Pourquoi tu viens me parler ce cette foutue potion? Qu'est-ce que t'en as à chier de toutes façons? Déclare-t-il froidement.

-Humm…rien…être certain qu’il n’y a pas d’effets secondaires. Je veux une belle note pour se travail. Humm…Je vais y aller.

Je virevolte sereinement et m’enfonce davantage dans la forêt en attendant que Kyle m’interpelle. Va t-il le faire ? Une seconde. Il ne va quand même pas renoncer et se gonfler d’orgueil ?? Deux secondes…Kyle, bon dieu de merde, dis quelque chose !! Trois secondes…Je vais aller le chercher s’il ne crie pas mon nom. Quatre secondes…

-Euh... Al'Than... Je... J'ai... Je me suis perdu.

Merveilleux !

-Allez viens, je dis sans me détourner. Qu’est-ce que tu es venu chercher ?

-Les fleurs bleues pour Snape.

J’acquiesce et l’incite à me suivre d’un signe brusque de la tête au moment où il parvient à me rattraper. Je garde le silence durant le trajet tandis que mon gentil petit Kyle bougonne en gaélique derrière moi. Il dérape souvent, jurant et recommençant à marmotter désagréablement. Bordel de chiasse, il ne se la ferme donc jamais??!! On jurait entendre un perroquet grognon. Cependant, je me somme de me taire et de continuer notre progression dans la forêt. Mes yeux et mes oreilles de loups me signalent aucun danger, mais nous devrions hâter le pas. En forme humaine, je déteste me traîner ici. J’accélère l’allure arrachant un grognement plausible à Kyle. Distraitement, j’hume l’air et reconnaît le parfum suave de ces fleurs. Je prends vers l’ouest, sautillant de racine en racine, faisant bien attention de ne pas vaciller et tomber à la renverse comme Kyle. Soudainement, nous débouchons dans une clairière exotique où circule un ruisseau scintillant et où les fleurs bleues croissent dans le creux d’un arbre immense. C’est étrangement beau. C’est un lieu tranquille et mystérieux. Kyle me dépasse en titubant et s’agenouille devant les fleurs. Il les regarde avant d’en arracher une…deux…trois…

-Pourquoi tu me regardes ?

-Tu sais Kyle…

-Quoi ??

-Non, rien.

-Quoi ? Accouche !

Ledit Kyle a bondit sur ses pieds et me fait courageusement face alors que je le dévisage ouvertement. J’aimerais bien passé ma main dans sa chevelure, le tenir par la taille et lui dérober un baiser. Il m’arrive parfois de m’ennuyer de ses lèvres et de sa chaleur corporelle. Je souhaiterais presque revivre cette scène encore et toujours. Toujours il se débattrait, soumis et dominé par moi. Je souris, de mon sourire énigmatique et secoue la tête.

-Tu es vachement sexy lorsque tu es colère, presque autant que ta sœur, non même plus. Quoiqu’elle est affublée d’un corps du tonnerre, je dois dire.

Je ne l’ai pas vu venir, j’étais trop absorbé par ma remarque pour assimiler que Kyle s’était rué vers moi, me faisant perdre l’équilibre et s’effondrant sur ma personne en émettant un cri de guerrier déshonoré. Je n’ai pas le temps de cligné des paupières que je suis durement tabassé par le niais. Des coups de poing pleuvent sur moi, sur mon nez, mes joues, mes yeux, mes hanches, mon ventre et mes côtes. Ce sont de petites aiguilles qui me transpercent de toute part, m’empêche de remuer un membre. Je ne comprends pas réellement tout ce qui se passe, mais je sais que j’en ai assez ! Agacé et fulminant, je réussis à frapper Kyle au front, le désarçonnant légèrement, mais me donnant suffisamment de temps pour le repousser bestialement et m’accroupire dessus – écrasant les fleurs au passage -. Autant que moi, il en reste abasourdit. Il cille à plusieurs reprises avant de se rendre véritablement compte que je suis sur lui, le clouant au sol, mes mains retenant ses poings et mes pieds positionnés de façon à faire obstacle à ses coups de jambes. Je m’étire le visage en une grimace affreuse, il a un bon crochet de droit. Je suis contusionné, j’ai mal partout. Durant quelque secondes, nous nous regardons. Nos nez s’effleurent et mes cheveux argentés nous protègent d’yeux curieux. Ses lèvres minces me soufflent un baiser…Je tends les miennes et caresse sa bouche en étudiant sa réaction. J’ai envie…de l’embrasser…depuis si longtemps…je n’ai pas eu de baiser…
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MessageSujet: Re: Rosettes et Gre Gre [privé Nael]   Rosettes et Gre Gre [privé Nael] Icon_minitimeJeu 28 Déc - 22:24

Ce type m'exaspère à un point tel que je crois que j'aurais préféré rester seule et mourir dans cette maudite forêt sombre et lugubre. Je vais commencer à croire que quelqu'un m'en vaut à mort, parce que c'est carrément une malédiction qui pèse sur moi. Pourquoi faut-il toujours que je tombe sur cet abruti fini ? Ça doit être Davies qui m'en veut encore à cause de ce que Mauve lui a dit à mon sujet… C'est plausible il me semble… Il est aussi con que l'imbécile que j'ai devant moi. Ce dernier me glace le sang, me rend nerveuse, agressive et passablement irritable, ces deux derniers étant assez près l'un de l'autre il faut l'avouer. C'est dire comment il m'énerve.

- Qu'est-ce que tu fais ici? me demande-t-il en s'approchant légèrement, à pas de loup.

Instinctivement, je fais plusieurs pas vers l'arrière de manière à conserver cette distance rassurante entre nos deux personnes. Ce n'est pas qu'il me fait peur à proprement parler. Seulement, mon corps et ma tête gardent encore un arrière goût désagréable de ce qui s'est passé la dernière fois où je l'ai naïvement laissé s'approcher de moi. Je le revois encore assis à califourchon sur moi, forçant l'ouverture de mes lèvres pour faire couler dans ma bouche cette abominable potion au goût âcre, goût que je suis loin d'oublier. Un frisson me parcourt l'échine. Oui, vraiment, ce type me donne la chair de poule, il n'y a pas à redire.

En silence, il me dévisage longuement. J'ai une poussière sur le bout du nez peut-être? Je baisse les yeux, cherchant ce qui peut bien retenir son attention de la sorte. Je remarque alors l'état pitoyable dans lequel je me trouve. Bon d'accord, je comprends qu'il puisse me regarder de cette manière. La manche droite de ma robe de sorcier est déchirée jusqu'au coude et la partie inférieure du même vêtement s'est ouverte en plusieurs endroits, laissant paraître mes genoux et le bas de mes jeans, déjà troués depuis je ne sais pas combien de temps. Mes mains quant à elles, ne valent pas bien mieux. Elle sont couvertes de terre et éraflées par endroits. J'ose à peine imaginer l'état de mes cheveux… Je suis plus que pathétique finalement. Je suis une ruine humaine, carrément. Je finis par hausser les épaules avec nonchalance.

- Je prends l'air. Ça ne se voit pas? dis-je le plus naturellement que je le peux.

Je ne peux m'empêcher de grimacer discrètement. C'est évident que c'est faux. Qui est assez con pour se balader dans la forêt interdite à une heure pareille? Bien sûr –il n'est pas si con qu'il le laisse paraître- il ne semble pas croire à mon mensonge –mal choisi je dois l'avouer- car je le vois sourire. Visiblement, il s'amuse de la situation. Moi, pas du tout. Il m'énerve avec cet air d'auto suffisance qu'il se donne sans cesse. Il n'a pas envie de redescendre du trône qu'il s'est lui-même imaginé et devenir humainement supportable de temps en temps? Ce que je peux le mépriser…

-Et tu joues dans la boue à te voir ainsi. Tu sais Kyle, tu n’es plus un enfant et ta conduite m’exaspère. As-tu besoin d’aide pour retrouver le chemin ?

Kyle. C'est fou comme mon prénom –qui m'a toujours ennuyée déjà à la base- sonne désagréablement à mon oreille quand il est prononcé par cet être méprisable. Pourquoi tant de familiarité? Aie au moins un semblant de respect pour moi –car je sais que tu n'en as pas en réalité- et appelle-moi par mon patronyme. Est-ce que je t'ai déjà appelé Nael…. chose là!? Une fois, et je n'ai pas réussi à le dire au complet alors je n'ai pas recommencé. N'empêche, le fait est que je n'aime pas qu'on s'adresse à moi avec autant de familiarité quand je suis incapable de vous sentir à mille mètres à la ronde.

Et, est-ce que j'ai vraiment bien entendu? Il me traite d'enfant? JE l'exaspère? Alors que c'est lui qui fait tout pour que je le déteste? C'est moi qui devrais lui tenir pareil discours. L'imbécile. Un de ces jours, ce ne sont pas que mes insultes ou un livre de contes que je lui enverrai au visage. Et –ça fait beaucoup de "et" je sais, mais c'est qu'il m'exaspère sur plusieurs points- il me croit capable de m'amuser dans la boue en plus? Il me prend pour qui? S'il savait que j'ai été attaquée puis léchée par une grosse bête, il ne me traiterait peut-être pas ainsi. Enfin, ça reste Al'Than, il faut s'attendre à tout avec ce monstre.

-JE NE JOUE PAS DANS LA BOUE! que je crie après un moment. J'ai trébuché c'est tout. Ça peut arriver à tout le monde, même aux grands cons comme toi. Et pour ton information, NON je n'ai pas besoin de ton aide.

Tu peux bien te la fourrer dans le cul ton aide, et je veux bien de botter le cul avec acharnement pour que ça se fasse plus rapidement. Je remarque avec satisfaction qu'il semble vexé par ce que je viens de dire. Sans doute la partie où je parle des gens de son espèce. C'est la seule chose qui serait susceptible de le toucher personnellement. Ah mon cher détesté partenaire de potions, si le chapeau te fait, je veux bien te l'enfoncer sur la tête pour ne plus voir ton détestable visage et bloquer ta respiration pour que tu suffoques lentement devant mes yeux et que tu meurs enfin de ma main. C'est moi ou mon imagination est particulièrement active ce soir?

-Ah vraiment ? Tu as trébuché…Et comment expliques-tu l’odeur de bave qui t’accompagne ? C’est troublant.

Ça sent tant que ça? Je plisse le nez et m'aperçoit effectivement qu'une odeur de fauve m'accompagne. C'est la faute de Rosette, que j'ai envie de lui hurler par la tête, mais il ne ferait que se moquer de moi pour le mot Rosette, et me demanderait à nouveau c'est quoi Rosette. Pas envie de m'embarrasser avec ça. Tout le monde n'est pas obligé de savoir que j'ai hérité de l'absurde habitude de ma sœur de donner des noms abominables aux êtres vivants qui l'entourent. –au moins je ne suis pas aussi irrécupérable qu'elle qui donne aussi des noms idiots aux objets inanimés-

-Me suis fait sauter dessus par une grosse bête un peu trop affectueuse... dis-je en grognant.

-Ah…Cela a du te faire un plaisir inouï puisqu’un aucun être vivant ne semble te favoriser de son affection. Qu’importe, si ton sens de l’orientation ne te fait pas défaut, je vais te quitter. Mais avant Kyle, dis-moi, tu t’es remis de la potion ? qu'il me demande avec une ironie flagrante que je ne décèle que trop facilement.

Piquée à vif, je me rebiffe et affiche une moue agacée. Ma tête me fait mal et le sang me bat aux tempes seulement de repenser –encore une fois- à cette horrible soirée qui m'avait valu de nombreux maux dans tout le corps, passant de mal de tête à nausées en passant bien sûr par les difficultés à respirer convenablement et à enligner deux mots ou deux pas l'un à la suite de l'autre. Tout ça par sa faute je me dois de le souligner encore une fois. Je ne le répéterai sans doute jamais assez. Le ressentiment n'est peut-être pas la meilleure manière de passer par-dessus une situation difficile, mais Dieu que c'est facile et agréable d'en vouloir à un connard de son type.

-Pourquoi tu viens me parler ce cette foutue potion? Qu'est-ce que t'en as à chier de toutes façons? dis-je avec froideur.

-Hum…rien…être certain qu’il n’y a pas d’effet secondaire. Je veux une belle note pour ce travail. Hum…Je vais y aller, termine-t-il en s'éloignant par où il est venu.

Je grommelle de contentement. Bon débarras. Je vais enfin être débarrassée de sa présence à ce con. Que souhaiter de plus? Hun… Peut-être juste de pouvoir enfin rentrer à mon dortoir et me blottir sous mes couvertures, au chaud et loin de cette damnée forêt qui me retient prisonnière contre mon bon vouloir, dans le dortoir de ma maison, loin de celle d'Al'Than, collé sur celui de Mauve qui fera sans doute encore du bruit cette nuit et m'empêchera de dormir. Je frapperai contre le mur et lui crierai des bêtises. Mais encore faudrait-il que je puisse rentrer. Rauh merde!

Quelle idiote je fais! Si cet abruti est venu jusqu'ici et repart ainsi avec autant d'aise, ça veut dire qu'il connaît la forêt. Il était ma seule chance de sortir d'ici vivante ce soir et je viens de l'envoyer promener comme une pauvre vache sans aucune reconnaissance. Il m'a offert son aide quand même. Truie! Sans aide je ne retrouverai jamais mon chemin c'est sûr et certain. C'était une chance que j'avais d'être tombée sur lui. –ou plutôt qu'il me soit tombé dessus- Ce n'était pas une malédiction. Il aurait pu me sauver la vie. Cruche! Je suis vraiment trop nulle.

Il faudrait, pour ma survie, que je le rappelle. Pff. Il serait trop content. J'entends encore ses pas qui s'éloignent en faisant craquer le tapis de feuilles mortes. Hm. J'ai le temps. Il n'est pas trop loin. Je pourrais le suivre subtilement et m'extirper de ce bois sans même qu'il me remarque. Non mauvaise idée. Comme il l'a si bien dit un peu plus tôt, je fais "plus de bruit qu'un éléphant". Essayer de suivre subtilement quelqu'un, pour moi, c'est comme un enfant qui joue à la cachette et qui rit chaque fois que la personne qui le cherche passe près de ses pieds qui dépassent de sous le lit. Non vraiment, c'est une mauvaise idée. Je vais devoir marcher sur mon orgueil si je veux sortir d'ici.

-Euh... Al'Than... Attends-moi! Je... J'ai... Je me suis perdu. dis-je en m'élançant à sa suite.

Je ne mets pas de temps à le rattraper. On dirait qu'il a fait exprès de ne pas aller trop vite parce qu'il savait que je m'abaisserais à lui demander de l'aide. Je le déteste. N'empêche, il s'est tout de même arrêté pour m'attendre et je lui en suis reconnaissante, même si je garde en moi le désir secret –pas si secret que ça quand même- de le voir mourir d'une mort lente et atroce devant mes yeux. Je vois un mince sourire se dessiner sur ses lèvres. Je crois que la situation l'amuse de plus en plus. Si on inversait les rôles, –je me suiciderais si je devais me retrouver dans le corps de cet imbécile- je suis sûre que je trouverais ça très comique. Mais ce n'est pas le cas. Je suis Kyle McNally, travestie à temps plein, emmerdeuse à mes heures et flanquée d'un très mauvais caractère quand je le veux bien. –assez souvent en fait-

-Allez viens, dit-il en se remettant à avancer. Qu’est-ce que tu es venu chercher ?

Je lui réponds machinalement que je suis venue pour ma retenue, pour les fleurs qui sont supposées guérir Snape de sa brûlure au Xe degré. C'est un peu en retard que j'en viens à me demander comment il sait que je suis venue chercher quelque chose. Je ne crois pas lui avoir parlé de ma retenue. Peut-être qu'il s'est entretenu avec Snape ou un autre professeur dans la journée. Il a aussi peut-être croisé Rusard en venant. Ou peut-être que je lui en ai parlé et que j'ai oublié, ce ne serait pas la première fois que ça m'arrive ce genre de choses.

Je marche à sa suite, observant son dos devant moi pour ne pas le perdre de vue. En fait, ses cheveux argentés qui brillent sous la lune me sont un repère utile et assez voyant. Mais je dois aussi garder les yeux au sol. Je n'ai pas envie de trébucher devant lui et lui donner la satisfaction de me voir m'affaler tête la première dans la gadoue. Avec Rosette comme guide c'était moins grave; il n'y avait aucun risque qu'un loup se fiche de ma gueule. –pour ne pas dire aucun- Avec mon ennemi, la personne que je déteste le plus en le bas monde, c'est une autre paire de manches. Mon pied dérape quelques fois, mais je parviens toujours à garder mon équilibre, aidée de ma fierté. Je pousse quelques jurons quand je passe proche de me planter en beauté et injure le sol de mes jolies insultes poétiquement irlandaises et particulièrement bien choisies pour la situation. Je dois avouer que certaines se dirigent sur mon guide, mais ça il n'en saura jamais rien puisque je ne crois pas qu'il comprenne ne serait-ce qu'un seul mot de mon langage étranger.

Oh non… Pourquoi est-ce qu'il se sent obligé d'accélérer ce taré. Je grogne de mécontentement assez fort pour qu'il m'entende. On dirait qu'il souhaite que je perde pied. -ou peut-être que je me perde tout court- Qu'est-ce que j'ai fait pour me foutre dans un pareil merdier? Hm. La réponse n'est pas bien loin. J'ai ébouillanté mon professeur de potions et c'est ma punition. Découragée par les diverses circonstances qui se retournent contre moi depuis quelques temps, –avec un acharnement étonnant- j'accélère moi aussi le pas pour pouvoir le suivre, redoublant de prudence et regardant plus souvent mes pieds que le derrière de la tête d'Al'Than.

Comment il fait pour être aussi à l'aise de marcher –aussi rapidement en plus- sur un terrain aussi accidenté. Je lui trouve une légère ressemblance avec mon premier guide de la soirée, Rosette. D'ailleurs, je m'imagine assez bien celui-ci dévorer mon compagnon de route. Quelle vision alléchante. Toujours est-il que Rosette semble avoir bien meilleur caractère que lui. –mais alors là, la différence est frappante- Moi qui suis gauche et légèrement –très légèrement- maladroite dans mes gestes quand je ne suis pas sur mon balai, j'ai du mal à tenir le rythme qu'il m'impose et la distance qui nous sépare s'agrandit peu à peu. Normalement j'en serais heureuse, mais pas ici, pas maintenant alors que –ça me fait mal de le penser- je dépends carrément de lui.

Au moment où je crois avoir perdu l'autre imbécile, -et où je peste contre lui de ne pas m'avoir attendue et d'être un guide pathétique- je débouche à l'orée d'une petite clairière, bien éclairée par la lune comparativement au reste de la forêt. Un petit court d'eau la traverse en son centre. De l'autre côté, un gros arbre repose, avec quelques fleurs bleues poussant paisiblement entre ses racines. Je regarde autour, il n'y en a pas d'autres que celles-là. Mais Dieu que cet endroit est beau. Je pousse un petit sifflement admiratif. Je ne savais pas qu'on pouvait trouver pareille beauté dans un lieu aussi inquiétant que cette forêt que je n'ai pas encore maudite assez souvent pour ce soir.

Me voilà qui dépasse rapidement Nael et enjambe le petit ruisseau qui produit un bruit agréable et calme. J'en oublie presque que je me trouve ici avec un imbécile congénital. Je vais passer outre le fait qu'il doit ressentir la même chose à mon égard. Je m'agenouille devant la petite tale de fleurs. Elles sont plus jolies que je le croyais et je reste un moment muette et immobile, avant de me décider enfin à en cueillir quelques unes. Combien il en a besoin ce stupide professeur pour guérir ses brûlures? Je ne veux pas en prendre trop. Je crains qu'il n'y en ait pas ailleurs en ces bois. Mais si je n'en ramène pas assez il m'enverra en chercher d'autres et ça je ne veux pas. Je me résous à en cueillir quatre, mais pas une de plus. Je m'en voudrais si ces jolies choses devaient disparaître par ma faute. J'élève les fleurs à la hauteur de mon visage. Leur parfum est doux, suave.

Soudain, je réalise que je n'entends plus Al'Than. Il ne m'aurait pas fait l'affront de m'abandonner ici tout de même? Maintenant que j'y repense, ce serait son genre. Je tends l'oreille, à la recherche du bruit de sa respiration, mais le bruit de l'eau m'empêche de le percevoir. À moins que ce soit parce qu'il m'a vraiment abandonnée à mon triste sort. Lentement, je tourne la tête et le distingue, légèrement soulagée de le voir à quelques pas de moi. Il a lui aussi enjambé le ruisseau. Je remarque son regard, posé sur moi. Sur moi? Encore?


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MessageSujet: Re: Rosettes et Gre Gre [privé Nael]   Rosettes et Gre Gre [privé Nael] Icon_minitimeJeu 28 Déc - 22:25

[seconde partie]

Je grommelle en lui demandant, agacée, pourquoi il me regarde. Il fait vraiment une fixation sur moi ce balourd… J'espère qu'il ne se fait pas d'idées parce qu'il est loin d'être mon type.

-Tu sais Kyle…

Qu'est-ce qu'il va me sortir encore? J'ai légèrement peur de ce qui va sortir de sa bouche. –ô maudite soit-elle cette bouche- Ce n'est pas que je suis habitué à ce qu'il me houspille sans arrêt, mais il y a un peu de cette réalité. Il me houspille VRAIMENT sans arrêt, au point que c'en devient insupportable pour mes oreilles et mon caractère de cochon. Normalement, quand quelqu'un me fait chier à répétition, je finis par l'ignorer, mais il faut croire que je ne suis pas encore à ce stade avec lui. Je suis restée coincée au niveau "crise de nerfs toutes les deux secondes" depuis le début. Et j'ai pas l'impression que c'est près de passer s'il continue comme ça.

-Quoi ??
-Non, rien.

… Il croit vraiment que je vais me contenter de cette réponse? Je ne suis pas d'un naturel curieux ordinairement, mais le fait qu'il ne veuille pas me le dire finalement m'intrigue au plus haut point. –enfin, pas si haut que ça quand même, ce qui sort de sa bouche n'était pas souvent digne d'intérêt- Mais s'il ne voulait pas me le dire, il n'avait qu'à se taire dès le début et à ne répondre à ma question que par un haussement d'épaule comme il le fait si bien ordinairement, ou en me disant "rien du tout, continue de jardiner, minable". Non. Il a commencé à me répondre, eh bien qu'il finisse ce qu'il a commencé.

-Quoi ? Accouche !

Il commence à m'énerver. Et il doit bien le voir puisque monsieur je-suis-parfait ici présent devine toujours tout et qu'il m'énerve déjà 24 heures sur 24. Même quand il n'est pas là il continue de me faire suer. Je dois bien avouer qu'il a du mérite quand même, quoi que je ne suis pas très dure à énerver ni même à faire sortir hors de mes gonds. N'empêche, reste que c'est Al'Than et qu'il semble être un né avec un don particulier pour se qui est de jouer avec mes nerfs. Je me relève lentement et me tourne complètement pour lui faire face. Moins d'un mètre nous sépare. Je déteste sa manière de me dévisager comme si j'étais un insecte ou un vulgaire trou du cul. Il sourit. Je déteste ça. Ça ne présage jamais rien de bon avec lui…

-Tu es vachement sexy lorsque tu es colère, presque autant que ta sœur, non même plus. Quoiqu’elle est affublée d’un corps du tonnerre, je dois dire.

Quoi? Mais de quel droit ose-t-il me parler de la sorte? Moi sexy? Peut-être. Mais venant de lui, c'est comme s'il me lançait un boulet de canon au visage. –ce qui doit faire très mal- Et c'est plutôt suicidaire de me parler de ma sœur de cette façon alors que tout le monde sait que je suis très susceptible quand il s'agit d'elle. Il me prend une envie très soudaine de lui fracasser le crâne contre une pierre, de lui rompre le cou et de balancer son corps inerte dans un ravin pour entendre ses os se rompre à chaque impact qu'il se prendrait. Je reste sans voix devant la stupidité de ce con. C'est plutôt à grands renforts de coups de poing que je vais lui répondre.

D'ailleurs, tout ce que je réussis à faire, est de me jeter sauvagement sur lui, poings en avant pour aller le frapper directement au ventre. Apparemment il ne m'a pas vue venir –pour une fois- car je remarque un air surprit sur son visage habituellement de marbre. Bien fait pour toi connard. Je lui fais vite perdre pied, le faisant tomber à genou devant moi. Un coup de genou au visage suffit à le faire tomber sur le sol, couché, à ma merci. Je me laisse tomber sur lui, frappant tout ce qui passe à porter de mes mains. La douleur ou l'ahurissement –je ne parviens pas à déterminer quoi exactement- l'empêche de bouger ou de me remettre à ma place.

Et je me dois de préciser que j'en ressens une terrible satisfaction. Le voir ainsi, totalement impuissant face à moi, me fait presque sourire. C'est la première fois que je me retrouve à avoir le dessus sur lui et c'est bien loin de me déplaire. Je sens ses jambes qui battent désespérément pour essayer de me faire perdre ma balance. Mais ça ne servira à rien petit crétin. Cette place est la mienne maintenant et je ne te laisserai pas me désarçonner tant que je ne jugerai pas que tu auras été assez puni pour les paroles taboues que tu as prononcées en ma présence.

Mais bien sûr, un instant aussi intensément savoureux pour moi ne saurait durer trop longtemps. Surtout que cet emmerdeur éprouve un plaisir malsain à me ridiculiser à toutes les occasions. Il profite du fait que je doive moi-même ralentir la cadence de mes coups pour reprendre mon souffle. Venu de nulle part, son poing vient violement heurter mon front. Putain il a fait mal celui-là… Je perds mon souffle quelques instants, le temps qui lui était nécessaire pour m'envoyer rouler un peu plus loin, ma tête cognant douloureusement sur la base des racines du gros arbre. Enfin je crois que c'est cet arbre. Disons que ces deux chocs ont rendu mon esprit hors service pour un moment. Quand je le recouvre, je me rends compte de plusieurs choses. Premièrement, je me suis écrasée là où se trouvaient les fleurs quelques instants auparavant. Deuxièmement, ma nuque est appuyée sur le nœud d'une racine, ma foi peu confortable. Et troisièmement, je vois Nael qui se lance sauvagement dans ma direction. Je n'ai pas le temps de bouger, il est trop tard déjà.

Je sens son corps qui s'écrase sur le mien avant que j'aie pu amorcer ne serait-ce qu'un mouvement pour me lever ou au moins rouler un peu plus loin. Je grogne de douleur. Quoi que mes blessures ne sont pas grand-chose à côté de celle de l'autre con. Son corps entier semble lui faire mal. Du sang coule légèrement de son front meurtri par mes coups, la commissure de ses lèvres est teintée d'un liquide carmin et plusieurs contusions se dessinent sur et sous sa peau. Ce que j'aimerais admirer ce visage à la lumière du jours, sous toutes ses coutures. –surtout que s'il était moldu, on devrait lui coudre la face pour le guérir- Avec une vitesse surprenante, il m'immobilise totalement, ses jambes sur les miennes et il retient mes mains au-dessus de ma tête avec les siennes. Je ressens une grosse impression de déjà vu quand je le voie qui se penche vers moi, je me prends même à me demander s'il n'a pas une quelconque potion à me faire ingurgiter cette fois.

Le rideau de ses cheveux qui tombent autour de nos têtes m'empêche de voir autre chose que le visage, plutôt amoché mais sans excès toutefois, –dommage que je n'aie pas réussit à lui casser une dent quand j'avais l'avantage sur lui- de mon tortionnaire. Je ressens avec un dédain non dissimulé sa tête qui s'incline dangereusement vers la mienne jusqu'à ce que son nez vienne effleurer le mien. Je suis secouée d'un frisson encore plus désagréable que ceux connus jusqu'ici. Une seule pensée parvient à se frayer un chemin jusqu'à moi. Crétin. Si tu as le malheur de me lâcher, je te jure que tu vas souffrir.

Jusque là je retenais mon souffle, mais je dois le relâcher parce que ma poitrine est sur le point d'exploser. –vous devriez entendre le rythme effréné de mon cœur là-dedans qui ne demande qu'à sortir de ma cage thoracique- Sa bouche est si près de la mienne que mon expiration me revient en écho, caressant mes lèvres… à moins que… Ce n'est pas seulement mon souffle que je sens. Sa bouche, sans se faire insistante, vient pourtant agacer la mienne. Je ferme les yeux. L'attitude de ce malade me fait mal au cœur. J'ai envie de lui cracher au visage. Je ne peux même pas supporter de le regarder. Je ne veux même pas savoir pourquoi il fait tout ça. Il ne pourrait pas se contenter –comme tout garçon normal- de m'envoyer trois quatre coups bien placés pour évacuer et ensuite me laisser partir, meurtrie mais soulagée? Moi c'est ce que je faisais avant que la situation ne se retourne en ma défaveur. Soudain une idée lumineuse –bien que dégoûtante- me vient à l'esprit. Une idée qui pourrait bien –s'il est aussi idiot et manipulable que je le crois- me sortir de cette situation plus qu'embarrassante. Faudra quand même que je me botte le cul pour mettre cette idée à exécution.

De son côté, il n'a pas bougé. Il reste là, laissant seulement quelques milis millimètres séparer nos lèvres, de sorte que chaque respiration de notre part me coûte un fugace contact très déplaisant. Tu ne resteras pas couchée là pour l'éternité Kyle. –oh mon Dieu s'il fallait- Faut que je le fasse bouger, quoi qu'il m'en coûte. Bon j'y vais. Berk

Rapidement, -pas tant pour le déstabiliser que pour m'empêcher d'hésiter plus longtemps et de remettre mon plan infaillible en question- je relève très légèrement la tête pour capturer ses lèvres –berk- avec les miennes. Bon c'est fait. Je goûte légèrement le sang qui s'est infiltré dans sa bouche. Dans son immobilité qui dure quelques fractions de secondes, je vois que je l'ai surpris. Malheureusement pas au point qu'il desserre ne serait-ce qu'un tout petit peu son emprise sur mes poignets. Au lieu de cela, il me rend le baiser. –berk beurk re berk- Moi qui n'avait que l'intention de plaquer bien innocemment ma bouche sur la sienne… Mon plan n'était peut-être pas si infaillible que ça. Je pense à reculer, mais… je veux me relever, je veux le frapper. Je veux –au moins- ne plus l'avoir sur moi qui m'écrase et se prend pour mon maître. Je ne suis pas une chose dont on peut abuser de la sorte. –même si ce n'est pas l'impression que je m'apprête à donner de moi- Prenant mon courage à deux mains –et surtout retenant mon envie de vomir- je laisse à regret sa langue s'infiltrer dans ma bouche. J'essaie de ne pas avoir l'air trop dégoûtée par ce contact, mais je ne parviens pas à retenir mes tremblements, qu'il doit sans doute mal interpréter de son côté. Je peste à nouveau contre le fait qu'il ne relâche toujours pas au moins l'un de mes bras. Damnation. Je n'avais pas l'intention de me rendre à cette partie de mon plan mais bon…

Ne laissant rien paraître –enfin j'essaie- de mon dégoût certain d'avoir sa langue sur la mienne, je joins à ce baiser volé –plutôt violé si vous voulez mon avis- un petit gémissement de plaisir. Bien sûr, -si je vous vous méprenez sur la signification de ce gémissement vous avez un sérieux problème- c'est du cinéma ce que je lui fais là. Ma seule intention est de le voir lâcher prise. Et là je suis pleinement satisfaite, car l'une de ses mains lâche sa prise et vient se perdre dans mes cheveux, jusqu'à caresser doucement ma joue. Parfait. –enfin, parfait pour le plan, pas pour moi- C'est ce moment de perte pour Al'Than que je choisis pour faire voler mon poing sur l'os de sa joue en poussant un cri rageur. Note à moi–même, ne plus jamais frapper quelqu'un s'il a ma langue entre ses dents. Le sang envahit ma bouche. Mon coup s'est fait un peu plus violent que je l'aurais voulu. J'entends un craquement inquiétant. Pendant que je me relève en haletant, je me demande si c'est sa joue qui a fait ce bruit on mes doigts. Hm, avec cette douleur lancinante dans ma main, je doute que ce soit sa joue finalement. Dommage.

Je reprends longuement mon souffle pendant que l'autre gémit et se remet lentement du coup bas que je lui ai envoyé, toujours appuyé à l'arbre. Le pauvre… Il l'a bien cherché. Je grommelle de rage. Il se remet debout, aussi chancelant que moi et me fixe de ses yeux perçants. Apparemment il ne sait pas trop quoi penser et je le comprends un peu. –pas jusqu'au point de compatir avec lui cependant- Je m'appuie de ma main valide sur ma cuisse, légèrement penchée en avant, je le regarde avec le même mépris et la même fierté –même si je suis très loin d'être fière de ce que je viens de faire- que si je le toisais de haut. Au moins je l'ai déstabilisé. Profitant de ce qu'il me regarde, je crache -notre sang et notre salive- par terre avec hargne et m'essuie la bouche avec zèle pour enlever toute trace du goût de ce baiser. Je lui lance le regard le plus haineux de ma collection et c'est seulement lorsque je suis sûre qu'il ne dira rien et que j'ai rassemblé assez de mots pour lui exprimer clairement ma pensée que je me mets à l'engueuler comme un chien galeux.

-T'es complètement piqué!? Tu peux bien me dire pourquoi tu me fais tout ça? Pourquoi tu t'acharnes sur moi? Pourquoi tu ne me laisses pas tranquille enfin? Qu'est-ce que je t'ai fait pour mériter tout ça?
Voyant qu'il s'apprête à ouvrir la bouche pour me répondre, je m'empresse de le couper.

-Non! Ne réponds pas. Je ne veux pas le savoir. Tout ce que je sais c'est que t'as un sérieux problème mon vieux. Va te faire soigner. Faut être réellement attardé pour faire subir ce genre de traitement à une… une autre personne.
De ma voix ressort un tremblement insistant qui me fait perdre un peu de ma crédibilité. De la peur, du dégoût ou de la rage, je ne sais pas vraiment. Je ne m'attarde pas vraiment pas à ce détail. Je remarque à peine qu'il fait plusieurs pas dans ma direction. Ou si je le remarque, je suis trop énervée pour m'en apercevoir ou y porter la moindre attention.

-Je ne vois pas l'intérêt que tu peux avoir à toujours vouloir me grimper dessus. Si t'es gay, c'est ton problème.
Je n'ai rien contre l'homosexualité, rien de là, à part la haine que mon père porte à ce genre de pratiques. Je sais que de m'avoir vue là, en train d'embrasser un autre garçon, ça lui aurait détruit le cœur. Je laisse glisser entre mes dents, la tête baissée, le mot "Tapette!" d'une manière plus méprisante que ce que j'aurais voulu. De toutes façons, de là où il est, il n'a pas vraiment pu m'entendre. Enfin, je ne savais pas qu'il s'était autant rapproché.

-Ça te poserait un problème? je l'entends murmurer.

Je peux deviner son sourire sur ses lèvres quand il agrippe mes cheveux avec force pour attirer ma tête vers la sienne, forçant à nouveau le contact entre nos lèvres, plaquant violement sa bouche sur la mienne. J'écarquille les yeux, épuisée de toute cette merde. –car il n'y a pas d'autre mot pour décrire cette situation- Ma main droite, encore en état, s'élève dans les airs, hors de mon contrôle, et s'abat platement sur sa joue. Je reste abasourdie, et lui aussi apparemment. C'est la première gifle que je donne de toute ma vie. Il ne s'attendait sans doute pas à ça de la part d'un garçon. Je recule, les lèvres tremblantes. Mes yeux sont humides et heureusement pour moi, la quasi noirceur les empêche de trop briller. J'ai une envie irrésistible de pleurer. Mais tout ce que je réussis à faire est de lui hurler de ne plus jamais me toucher. Plus jamais je ne veux revivre ça.

Je tremble de tout mon corps. Rapidement, j'essuie mes yeux avec ce qui reste de la manche de ma robe de sorcier. La tête baissée, je n'ose pas le regarder. J'ai froid tout à coup. Terriblement froit.

-Je veux rentrer, dis-je dans un demi murmure à peine audible.

Rentrer. Retrouver mon lit. Mes couvertures. Prendre une douche. Me laver de cette souillure. Ne plus sentir son odeur sur moi. Je ne sens même plus la bave du loup tellement cette odeur d'homme m'obsède désagréablement et m'empêche de sentir quoi que ce soit d'autre.

[je reverrai la dernière scène si elle ne convient pas… je doute sur les paroles de Kyle…]


Dernière édition par Mauve le Ven 29 Déc - 1:07, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Rosettes et Gre Gre [privé Nael]   Rosettes et Gre Gre [privé Nael] Icon_minitimeDim 31 Déc - 15:35

Ses lèvres s’emparent des miennes avec une douceur douteuse, m’offrant un baiser hésitant et suave. Mon corps entier se fige dans une posture douloureuse pour mes genoux et mes bras, mais je m’en fiche énormément. Les fils de mon cerveau ne se touche plus, comme si le contact intime de Kyle les avait dessoudés d’un souffle, je ne comprends plus rien. Une minute, nous nous regardions, moi ironiquement et lui avec hargne et abjection et l’autre…Je ne suis pas sûr que ce soit de son plein gré qu’il m’ait embrassé ou tout simplement moi qui lui a subtilisé un baiser caché ce qui serait beaucoup plus compréhensible vu la démangeaison qui se faisait ressentir au niveau de mes omoplates afin que je redécouvre le plaisir de la chair. Pourtant, ma voix intérieure me murmure sensuellement que Kyle m’a…Oh juste ciel…Pourquoi ? Je réponds à ses lèvres avec réticence, puis, m’assurant qu’il est enclin à ce…ça.. – je dois dire que je me pose un peu trop de questions : Qu’est-ce qui lui prend ? Il n’a sûrement jamais rêvé de m’embrasser. C’est insensé. Pourquoi maintenant ? Pourquoi moi ? Qu’est-ce que cela veut dire ? Se moque-t-il de moi ou est-il sincère ? La partie raisonnable de mon cerveau m’informe qu’il se moque, personne ne peut aimer Naelesen Al’Than ou du moins l’apprécier à sa juste valeur, une leçon dure de la vie que j’ai apprise l’année dernière. -…je rends mon baiser un peu plus fougueux et passionné bien que Kyle semble désirer s’abstenir d’une quelconque ardeur, mais plutôt demeurer au stade où les lèvres ne remuent aucunement, ce que je ne veux point. Je…j’ai envie que ce contact s’éternise…Je veux goûter la saveur sucrée de sa bouche encore et toujours, et m’y perdre indéfiniment. Doucement, je faufile ma langue à l’intérieur de sa bouche et frôle délicatement la sienne, s’enroulant voluptueusement autour dans un processus lent et langoureux. Je suis de plus en plus hébété. Kyle McNally ne peut pas m’embrasser, c’est contre nature…C’est comme d’insinuer que Mauve m’a réellement aimé et ne m’a jamais trompé – la bonniche reptilienne -…Pourquoi me redonne-t-il le baiser ? Pas que je suis mécontent, loin de là, mais…j’ai la fâcheuse impression que je suis dans l’un de mes rêves autant par la sensation que mes membres sont lourds, tremblants et maladroits, autant que mon esprit est vide de sens. Des images de Kyle explosent par millier et mon cœur s’amuser à effectuer des sauts périlleux enchaînés par des acrobaties aériennes toujours en répétition. Notre baiser devient légèrement plus animal, plus possessif de ma part et je remarque tardivement qu’il est parcouru de spasmes incontrôlables. Pourquoi ? Il a froid ? Je le dégoûte ? Il n’aime pas ça ? J’ai fait quelque chose qu’il ne fallait pas ? Avoue que tu aspires à ce qu’il raffole de tes caresses alanguies, me susurre ma voix. Qui ne le voudrait pas, je réponds en toute innocence. Non, je veux qu’il aime ce que je lui procure et qu’il ressente ce que je ressens, mais est-ce le cas ? Oh misère…Il pousse un gémissement subtile sur lequel je m’appuie pour accentuer l’ardeur de notre échange tout en resserrant mes mains sur ses poignets tout en compressant mon corps contre le sien. Ainsi, je libère l’une de ses mains de mon emprise et fébrilement, ma main valide se fraie un chemin parmi sa chevelure emmêlée se transformant en une caresse attendrie qui longe sa tempe gauche et dessine les contours de sa joue rosie puis vient mourir à la commissure de ses lèvres. Je m’apprête à reprendre mon souffle et à glisser ma main vers sa gorge quand je reçois quelque chose ressemblant étrangement à des jointures s’abattre sur ma joue avec une force étonnante ponctuée par un cri fulminant de Kyle et d’une douleur lancinante. Qu’est-ce…Je cligne à plusieurs reprises des paupières tout en distinguant nettement les vagues écumantes de la rage m’envahirent traîtreusement. Pourquoi m’a-t-il fait cela ?? Le goût métallique du sang se répand dans ma bouche et je me rends soudainement compte que j’ai mordu la langue de Kyle avec véhémence sous le choc de son poing. Bien fait pour lui…Mais il me repousse brusquement – alors qu’un os de mon visage craque bruyamment – et se relève sans cérémonie.

Ce baiser…ne voulait rien dire pour lui qu’une simple libération de…moi ? Je vois le venin de la colère s’infiltrer dans mes veines et dans non cœur, pétrifiant ma lucidité et mes sentiments, se nourrissant de ma douleur comprimée et secrète afin d’éclater dans toute sa splendeur amère. Mes lèvres réclament encore celles de Kyle, le baiser trompeur qui s’est évaporé, celui que je n’aurais jamais plus. Pourquoi ??!! Ne pouvait-il pas exécuter un coup encore plus bas que celui de jouer avec mes…émotions ??!! Il aurait pu me mordre, se débattre ou bien me lancer des insultes flagrantes, quelque chose d’autre que…ÇA !!! Il aurait pu se moquer de moi, me cracher au visage et rejeter sa frustration par imprécations morbides. N’importe quoi sauf ça…Les yeux clos, je tente de calmer le bouillonnement de rage noire qui déferle en moi dans un torrent immonde… et je parviens à peine à réduire l’envie de bondir à son cou et d’abuser de lui avec ma violence de naguère…Mais la simple mention de mes anciennes pratiques m’arrachent un geignement faible. Je suis un idiot de première classe. Qu’est-ce que Kyle McNally aurait bien pu aimé chez moi alors qu’il est entouré des plus belles filles qui se plient en quatre pour lui plaire et s’il est véritablement homosexuel, il y a des hommes beaucoup plus séduisants et attachants que ma vieille carcasse d’abrutie. Non, je me suis fait des idées totalement fausses. On me l’a si souvent dit, personne ne peut s’accrocher à moi comme moi je peux m’accrocher à ces personnes. C’est absurde. J’aurais dû voir clair dans son plan : il voulait me déstabiliser ou me ridiculiser… ? Néanmoins, une partie de moi-même refuse à croire qu’il s’est joué de moi bien que je suis certain que c’était le cas. J’ai besoin d’avoir quelqu’un…ça fait si longtemps que je n’ai pas…Bâtard de chiasse…Je me relève avec peine, observant Kyle, incrédule et voulant percer le masque qu’il a adopté. Il me foudroie d’un regard hautain, dédaigneux et répugné qui m’atteint abruptement. Tandis que des réflexions sombres me traversent de part en part, il crache au sol avec rudesse et s’essuie la bouche du revers de sa manche trouée. Je ne comprends plus…Je ne ressens plus rien mis à part de l’ébahissement et un agacement grandissant lorsqu’il se met à me sermonner sévèrement ou plutôt à gueuler à m’écorcher les tympans.

-T'es complètement piqué!? Tu peux bien me dire pourquoi tu me fais tout ça? Pourquoi tu t'acharnes sur moi? Pourquoi tu ne me laisses pas tranquille enfin? Qu'est-ce que je t'ai fait pour mériter tout ça?

Piqué ? Te faire tout ça ? M’acharner sur toi... ? Mériter… ? Je…Qu’est-ce que je peux bien lui répondre ? Mon esprit habituellement actif est devenu une patate molle, un légume pourri ne réussissant plus à réfléchir convenablement et avec dextérité. Tu m’as quand même fait l’honneur de tes lèvres andouille ! Je ne pouvais tout de même pas refuser alors que mon corps hurle son agonie de ne plus recevoir de tendresse ! Et te faire quoi ? Tu n’avais qu’à trouver un nom plus…soigné à ma forme de loup que Rosette et j’aime enfoncer mon doigt dans les points faibles des autres, je veux tout découvrir sur toi ! Je veux connaître ton secret et faire disparaître l’aura qui m’envoûte et m’obsède ! Et non, je ne peux pas te laisser tranquille et ce que tu m’as fait ??!! Ce que tu m’as fait ?!! Tu m’as tapé dans l’œil voilà et m’as embrassé sans soupçonner les conséquences qui seront enchaînées à tes actes pauvre primate que tu es !! Je me parais à gerber tout ça au moment où :

-Non! Ne réponds pas. Je ne veux pas le savoir. Tout ce que je sais c'est que t'as un sérieux problème mon vieux. Va te faire soigner. Faut être réellement attardé pour faire subir ce genre de traitement à une… une autre personne.

J’ai un sérieux problème ??!! Moi ??!! Une chance que l’obscurité me camoufle à ses yeux accusateurs, car je sens mes joues s’empourprer dangereusement et mes poings se serrer farouchement. Je ne suis pas le seul attardé ici !! Va te faire soigner !! Va te faire soigner !! Je n’ai pas besoin d’un médecin…j’ai besoin de…Je ne t’ai rien fait subir…ou plutôt si mais…mais… ! Mais Kyle écoute moi ! Je peux t’expliquer…je pourrais t’expliquer si tu me donnais la chance d’ouvrir la bouche…Inconsciemment, je fais quelques pas timides vers lui pendant que sa voix grimpe quelques octaves sous l’émotion.

-Je ne vois pas l'intérêt que tu peux avoir à toujours vouloir me grimper dessus. Si t'es gay, c'est ton problème.

Mais je perçois le mot Tapette rouler sur ses lèvres minces, le mot résonne creux à mes oreilles. Il a déversé toute sa répulsion dans ce simple mot qui me frappe en plein coeur. Je ne sais pas quel courage me fait avancer jusqu’à lui, peut-être pour sentir la chaleur de son corps, pour contempler ses yeux ou dessiner dans ma mémoire ses traits déformés par l’horreur. Mes genoux s’entrechoquent et je vacille, mais j’arrive à sa hauteur laborieusement. Être aux hommes, c’est un problème maintenant ? Je ne le savais pas…Et pourquoi je tiens tout particulièrement à te grimper dessus… ? Pour démontrer qui est le dominant ici ou peut-être parce que je suis sérieusement en manque de contacts physiques. Je ne sais plus…

-Ça te poserait un problème? Je siffle entre mes dents.

Son expression passe de la rage à la perplexité. Il ne s’attendait pas à une réponse aussi directe de ma part, mais je ne suis pas uniquement attiré vers les hommes mon cher, mais aussi vers les femmes, mais pour ce que j’ai enduré avec chacune d’elles, je devrais me tourner instantanément vers l’homosexualité. Humm…Je n’ai jamais connu de relations parfaites de ce côté-là également…Je pourrais devenir eunuque et ou pape. Cela m’empêcherait de connaître à nouveau les répercussions désastreuses d’une histoire pathétique. La meilleure démonstration qui me vient à la tête est celle que j’avais avec Mauve. Longue et infidèle, tortueuse et savoureuse. Sans crier gare, je m’élance sur Kyle, ma main agrippe sa chevelure et je le projette sans douceur contre ma bouche pour lui arracher un second baiser mais celui-ci est démuni de toute beauté et de toute gentillesse. Il est bestial et fougueux, je lui montre que pour ces quelques instants, il m’appartient et que je peux faire ce que je veux. Il résiste, tente de s’éloigner, mais je le tiens fermement, mordillant sa lèvre inférieure et introduisant une dernière fois ma langue rapidement. Mon autre main se glisse derrière son dos, se crispe sur ses vêtements et je l’attire davantage à moi, comme si j’espérais qu’il se fonde en moi. Pour toute réponse, Kyle me gifle sans grande conviction, mais sa claque se répercute dans tout mon être comme s’il m’avait flagellé, lapidé ou écartelé. Il recule et je le laisse s’éloigner de moi, à jamais…Il m’a giflé ? Kyle, giflé ?

-Je veux rentrer.

Mais…Je devrais m’excuser…Je n’aurais pas dû…mais j’avais si envie…Je fais un pas dans sa direction, ma main droite à peine redressée pour le toucher, mais il recule encore de plusieurs pas, la tête baissée de manière à me soustraire de sa vue. Mais arrête de bouger ! Je m’avance encore, happe au passage la manche de son bras gauche, mais il se dérobe furieusement et entreprend d’avoir le plus de distance possible entre nous deux. Ses tactiques pour éviter que je le touche m’exaspère et m’affaiblissent. Têtu, je réussis à l’empoigner pour la main et à l’attirer vers moi.

-Kyle je m’ex…

-Lâche moi !!! s’écrie-t-il, hystérique avant de pivoter sur ses talons et de s’engouffrer dans les profondeurs de la forêt.

Abasourdi, je regarde sans vraiment le voir, le passage dans lequel Kyle s’est précipité pour s’évader de ma présence. Je ne peux pas le laisser s’aventurer seul dans la forêt interdite avec toutes ses créatures qui rôdent et de plus qu’il s’est enfui dans la mauvaise direction afin de retrouver le château. Prestement, je me retrouve en loup, je piétine d’impatience et m’efforce de mordre quelques fleurs bleues dans un piètre état pour les remettre à Kyle. Donc, fleurs dans la gueule et les poils hirsutes, je renifle goulûment l’air et retrace l’odeur épicée de l’autre. Rapidement, je bondis vers l’avant et me mets à courir à travers les buissons épineux et les étendues d’herbes jaunes. Je hume l’air encore une fois et change de direction, un peu plus vers le nord. Pourquoi a-t-il bêtement détalé comme un lapin ?? Il ne connaît pas les sentiers de la forêt !! Pauvre cloche !! Je dis toujours pauvre, c’est fou…Je secoue la tête, je saute sur un rocher et m’immobilise, la respiration hachée et surprends Kyle recroquevillé sur lui-même, les épaules secouées et le bruit de ses sanglots m’englobent d’un voile ténébreux. Il pleure… ? Kyle pleure ??!! Doucement, je m’approche de lui, perturbé et honteux.

-Al’Than fiche ton camp ! aboie-t-il sans se retourner.

Je vois qu’il m’apprécie, mais pourquoi…pleure-t-il. Tranquillement, je dépose les fleurs à un mètre de Kyle et trottine jusqu’à lui en enfonçant mon museau humide dans le creux de son cou. Il sursaute violemment et m’entoure impulsivement de ses bras, enfouissant son nez et son visage baigné de larmes dans ma fourrure. Je n’ai jamais su réconforter quelqu’un et je n’ai jamais eu à la faire, au moins le loup que je suis ne peut parler, alors je me contente de lui lécher l’épaule et de lui mordre doucement le cou comme un espèce de chatouillis amical. Kyle rit tout de même, mais déverse quand même sa peine, sa colère et je ne sais quoi. J’émets des petits bruits d’animal triste et il me serre davantage. Si ces larmes sont de ma faute, je ne me le pardonnerai jamais. Je ne sais pas comment décrire le tourbillon d’émotions qui me noient, m’empêchent de respirer – ça c’est peut-être Kyle qui serre un peu trop fort – mais c’est puissant et destructeur. Ainsi, des minutes s’écroulent pour ce qui me semble des heures avant que Kyle ne se ressaisit. Il déglutit bruyamment et essuie son visage avec ses manches encore une fois. Je l’aide à se remettre debout et je l’incite à s’agripper à ma fourrure pour entamer notre progression dans la forêt en direction de l’école. Sinistrement, je monte le chemin à un Kyle silencieux, le visage lointain. Quelque temps plus tard, nous parvenons à la lisière de la forêt où Kyle trébuche et se rattrape avec ma fourrure – ça fait un mal de chien – et nous atteignons les hautes portes de Hogwarts. L’assommé se tourne vers moi, me caresse machinalement et me murmure un merci à peine plausible. Les battants lui laissent le passage et se referment derrière lui.

Une fois en humain, je le suis silencieusement – pour m’assurer qu’il ne va pas s’évanouir en plein chemin ou se perdre -, mais contrairement à ce que j’imaginais, il se ne rend pas à son dortoir mais plutôt au septième étage, à la salle sur demande. La porte s’ouvre et il disparaît de ma vision.
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